L'actualité footballistique sera braquée cet après-midi vers la lointaine Lubumbashi, dans l'arrière-pays du Congo démocratique, où la JS Kabylie affrontera certainement la plus grosse cylindrée du football africain de cette décennie, en l'occurrence le Tout Puissant Mazembe, détenteur du trophée, pour le compte des 1/16 de finale de la Coupe de la CAF, soit une sacrée première manche de la dernière étape des barrages qui mène tout droit aux fameuses poules de l'épreuve. Jadis véritable ténor du football africain avec six trophées continentaux dans son riche palmarès, la JSK écartait tout sur son passage, mais voilà qu'au fil des années, la formation kabyle aura malheureusement perdu de son label et de sa notoriété nationale et internationale, ce qui n'est pas le cas du TP Mazembe qui est devenu réellement "tout puissant" grâce au richissime gouverneur du Katanga, Moise Katumbi, qui a réussi à bâtir en quelques années un empire du football africain et une véritable machine à gagner des titres. Et si les nostalgiques se rappellent qu'en l'an 2000, les Canaris du Djurdjura avaient terrassé implacablement les Corbeaux de Lubumbashi sur le score sans appel de 5-0 dans un stade du 1er-Novembre en folie pour remporter la même année leur 1re Coupe de la CAF en finale face aux Egyptiens d'Al-Ismaïly, voilà que la donne a malheureusement changé, car le TPM évolue désormais en seigneur aux quatre coins du continent, alors que la JSK n'a pas cessé de manger son pain noir, elle qui vit la saison la plus cauchemardesque de son histoire. Qu'à cela ne tienne, les Kabyles sont quand même à pied d'œuvre à Lubumbashi depuis trois jours pour tenter de faire dans de la résistance et espérer brouiller les cartes des Congolais, tout cela pour ne pas hypothéquer sérieusement leurs chances de qualification au match retour, dans une semaine à peine à Tizi Ouzou, mais il faut bien avouer que la mission s'annonce des plus périlleuses. Et pour cause, en plus de la valeur intrinsèque des deux équipes en présence, la JSK sera amputée de cinq joueurs blessés ou écartés pour indiscipline, alors que même le milieu de terrain Raiah, qui fait partie des... 16 joueurs présents à Lubumbashi, a été blessé lors du dernier match JSK-NAHD et vient de déclarer forfait pour le match de cet après-midi. C'est dire que le tandem Rahmouni-Moussouni devra composer avec quinze joueurs valides, autrement dit deux gardiens de but et seulement treize joueurs de champ. "Ce ne sera pas du gâteau pour nous, mais tout le groupe est déterminé à jouer son va-tout dans cette compétition qui n'est pas une priorité pour nous, d'où le fait de jouer ce match sans trop de pression, surtout que la dernière victoire contre Hussein Dey a retapé le moral des troupes", avoue Mourad Rahmouni. La JSK a pu bénéficier d'une première séance d'entraînement, vendredi après-midi, dans le magnifique stade du TPM inauguré en 2012, alors que le staff technique kabyle a opté pour une dernière séance d'entraînement hier après-midi dans un terrain annexe du luxueux hôtel Pullman, où la délégation kabyle est idéalement installée depuis son arrivée à Lubumbashi, jeudi soir peu après minuit. Et s'il faut rappeler qu'en 2010, sous la houlette du coach suisse Alain Geiger, la JSK aura raté une occasion historique d'accéder pour la première fois en finale de la Ligue des champions avec cette défaite amère de 3-1 à Lubumbashi contre le même adversaire en demi-finale de l'épreuve, alors que le score était de 1-1 à cinq minutes de la fin, le match retour s'étant soldé par un score blanc 0-0. "Même dans les moments difficiles, la JSK a souvent relevé de gros défis en Afrique, et je suis persuadé que tous les joueurs sont décidés à donner le meilleur d'eux-mêmes pour contrer Mazembe dans son fief, tout en espérant que l'arbitrage sera à la hauteur", dira de son côté Fawzi Moussouni, qui redoute, comme d'habitude, l'arbitrage qui sera assuré en définitive par le Burundais Thierry Nkurunziza, assisté par deux juges... gabonais, en l'occurrence Théophile Vinga et Moussounda Montel.