Plusieurs chefs d'entreprises en BTPH en charge de réalisation de logements sociaux avec l'OPGI de Tizi Ouzou, affiliées à la Confédération générale du patronat (CGP), et des travailleurs se sont rassemblés, hier, devant le siège de la wilaya pour dénoncer "la résiliation des entreprises d'une manière abusive, l'application de pénalités de retard même pour des projets dépassant 90% d'avancement, le non-paiement des situations depuis six mois, le retard excessif pour la signature des avenants datant parfois de plus de cinq ans, le refus catégorique du directeur d'établir des ODS d'arrêt aux entreprises contraints d'arrêter les travaux pour divers problèmes, ainsi que le refus d'appliquer la circulaire qui stipule la prolongation des délais accordés à toutes les entreprises réalisatrice de 6 à 12 mois". Rencontré sur place, le président local du bureau fédéral de la CGP, Berkane Mourad, affirmera que cette action intervient après plusieurs courriers adressés aux autorités concernées. Et d'ajouter : "Nous sommes ici pour dénoncer la résiliation de 22 entreprises en plus d'une quarantaine autres pénalisées. Pis encore, depuis le mois d'octobre, aucune entreprise n'a été payée, ce qui met en difficulté nos projets. L'OPGI parle d'entreprises défaillantes, ce qui est faux, car elles ne peuvent être toutes défaillantes. Nous demandons le rétablissement de ces entreprises dans leurs droits." Notre interlocuteur soulignera que, malheureusement, cette situation qui avait conduit à l'endettement de certains chefs d'entreprise a engendré deux tentatives de suicide et deux cas d'urgence nécessitant une prise en charge psychologique. "Nous faisons travailler une moyenne de 50 000 ouvriers dans la wilaya et nous sommes en charge de réalisation de 2 000 logements sociaux, actuellement bloqués suite à ces contraintes, alors que nous avons déjà réalisé 3 000. Il faut aussi savoir que nous avons des charges fiscales et parafiscales évaluées à 50 000 DA/jour, donc il n'est pas de notre intérêt d'être défaillants ! Essayer de tuer l'entreprise de cette manière est inadmissible !" s'est indigné le représentant des entreprises contestataires. Pour rappel, le directeur de l'OPGI, Boutrid Toufik, avait qualifié ces entreprises de "défaillantes". "Il s'agit d'entreprises défaillantes et nous ne pouvons pas accepter ces défaillances. Nous n'avons fait qu'appliquer les procédures légales. Ces entreprises veulent appliquer la loi à leur guise, et nous disons non ! Nos portes sont ouvertes au dialogue et nous sommes avec ceux qui travaillent. Nous gérons des contrats et non des mentalités. Lorsque je suis arrivé à la tête de l'OPGI de Tizi Ouzou, j'ai retrouvé des chantiers abandonnés et j'estime qu'on ne doit pas continuer à travailler de cette façon", a-t-il soutenu.