Les membres de l'Assemblée populaire communale de Béjaïa ont voté une délibération pour faire de l'antique Saldae, une ville propre. Quelque 70 milliards de centimes seront déboursés chaque année pendant une dizaine d'années en vue de faire de Béjaïa une ville propre. Un montant que doivent payer les élus des prochains exécutifs communaux, qui seront issus des élections locales de 2017 et de 2022. Cette prestation sera effectuée par le biais d'une entreprise, — une société par actions — qui aura pour dénomination : Béjaïa Environnement et créée conséquemment à l'offre d'une association patronale, le "Groupe franco algérien", conduite par Azzoug Slimane du Club 92 et portant sur la collecte et le traitement d'un gisement de déchets, estimé à quelque 60 000 tonnes, a-t-on confirmé auprès de diverses sources. Les pouvoirs publics, — le Premier ministère, le ministère de l'Intérieur, le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, la wilaya et l'APC de Béjaïa —, ont retenu cette offre dans le cadre d'un programme pilote qui pourrait être élargi aux autres grandes villes d'Algérie. La concession à laquelle a donné lieu cette offre, suivie de réunions marathons, tenues en l'espace de deux semaines aussi bien au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement et de la wilaya, sera concrétisée dans un contrat de prestation au niveau de la SPA, évoquée ci-dessus. Le capital social de cette SPA qui est de 120 millions de dinars, est composé de 10 000 actions de valeur nominale de 12 000 dinars chacune et réparti comme suit : 58,8 millions de dinars par les membres du Club 92, l'apport sera effectué en devises ; 20,4 millions de dinars par des investisseurs privés algériens ; 28,8 millions de dinars (soit 34%) par la commune de Béjaïa et enfin 12 millions de dinars par l'Agence nationale de déchets (AND). On apprend que ces apports sont libérables à hauteur de 50% à la création de cette SPA et 50% dans un délai de 5 années depuis la création de l'entreprise. Et cette concession directe comprend plusieurs opérations. Une pré-collecte de voirie ; la collecte ; le balayage et le nettoyage. On apprend, en outre, qu'une étude de faisabilité est prévue ; elle intégrera le schéma directeur de gestion des déchets de la ville ; le schéma de traitement (centre de tri, déchetteries de 5 et de 2 quais de transfert) ; et enfin, un schéma directeur pour les déchets industriels. Le coût de cette étude est estimé à près de 52 millions de dinars. Un élu local avait évoqué dans la presse la problématique de la gestion des déchets et de l'hygiène, qui ne peut, selon lui, "se traiter à coups de campagnes hebdomadaires de volontariat, avec l'aide des entreprises publiques et privées qu'on imagine mal se renouveler chaque week-end ; la participation des acteurs associatifs et la mobilisation des agents de l'action sociale Blanche Algérie, qui, en dépit, de la précarité de leur statut, font un travail remarquable de balayage que les mesures de rationalisation des dépenses publiques induites par la crise pétrolière risquent de remettre en cause d'un moment à l'autre". Ce type d'opération, qui permet, écrira-t-il, un brin de toilette salutaire à la ville, ne peut avoir une efficacité durable et réelle tant qu'on n'aura pas traité les causes constitutives de ces décharges, qui, très souvent, sont objectives, car rattachées à une absence totale de collecte dans le secteur. Mais aussi à une conteneurisation inadaptée et insuffisante pour le quartier, à une sectorisation irrationnelle et surtout à l'abandon des séquences de répliques. M. Ouyougoute