Dans un contexte très chahuté, les prix du pétrole fléchissent, passant sous la barre des 55 dollars le baril. Hier, en cours d'échanges européens, ils peinaient à remonter avant la publication des données hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE), qui pourraient confirmer l'envol des réserves d'essence annoncé par la fédération privée de l'American Petroleum Institute (API), et alors que Donald Trump pourrait doper la production américaine. Le repli des cours était en fait plus nettement marqué comme le montrent les chiffres qui suivent. En fin de matinée, le baril de Brent, de la mer du Nord pour livraison en juin valait 52,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 9 cents par rapport à la clôture de mardi 25 avril. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance cédait, lui, 7 cents à 49,49 dollars. Mardi, les cours de l'or noir ont fortement baissé, atteignant leur plus bas niveau en un mois, à 51,30 dollars pour le Brent et à 48,87 dollars pour le WTI. Une tendance qui a été amplement commentée par les spécialistes des marchés. L'attention des marchés reste focalisée sur la production américaine, qui devrait être dopée non seulement par la hausse des prix (par rapport à l'année dernière, ndlr) mais également par l'attente d'une baisse de la taxation, ont ainsi relevé les analystes de Commerzbank. Le président américain Donald Trump devrait s'exprimer hier pour préciser son projet fiscal, qui devrait passer par une baisse de la taxation des entreprises. La plus grande menace pour le marché sont les ordres exécutifs de Trump. Certains acteurs tablent sur une autorisation de forage dans les eaux du Pacifique, où des réserves importantes sont disponibles, a par ailleurs souligné Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. Selon l'agence Bloomberg, le président américain pourrait prendre une décision sur le sujet dès demain. Mais l'attention se portera également sur les réserves d'essence, car, selon la fédération privée de l'American Petroleum Institute, l'API, elles auraient grimpé de 4,45 millions de barils sur la semaine achevée vendredi 21 avril. L'API publie ses données la veille de la parution des données du DoE, ces dernières étant jugées plus exactes par les analystes. Pour le DoE, les analystes tablent sur une baisse de 1,75 million de baril des réserves de brut, une hausse de 500 000 barils des réserves d'essence, et une baisse de 1 million de barils des réserves de produits distillés, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Dans le carré des pays membres de l'Opep, il est attendu que ceux-ci décident, le 25 mai prochain, à Vienne, de la prolongation de six mois ou du gel de la durée de la baisse de la production de pétrole, une mesure entrée en vigueur le 1er janvier dernier. C'est un élément clé dont a fait part, mardi, à Tiaret, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. Ce dernier a déclaré, que cette décision sera tranchée, après concertation avec les pays membres de l'Opep. Une commission spécialisée constituée de représentants de plusieurs membres de l'organisation se penche sur ce dossier avant de présenter son rapport lors de la réunion du 25 mai prochain. Par ailleurs, Moscou a dit attendre de plus amples informations avant de se prononcer sur une poursuite de ses efforts pour réduire sa production. Synthèse Youcef Salami