Résumé : Tahar, en vieux loup au flair infaillible, révèle à Kahina qu'elle était une femme très attirante et qu'elle fait des victimes sur son passage. Entre autres Mustapha. C'était justement l'anniversaire de ce dernier, et il voulait lui en faire la surprise. Il jette un coup d'œil à sa montre-bracelet. -Et c'est bientôt l'heure. Je me lève. -Alors je n'ai plus qu'à quitter les lieux. -Non ! Tu n'y penses pas. C'est un peu pour toi aussi que j'ai préparé cette surprise. -Pour moi ? -Oui. Il sera sûrement heureux de te voir parmi nous. -Mais tu ne savais pas que j'allais passer. Il se met à rire, de son rire narquois, et brandit son index : -Rappelles-toi : on m'appelle le vieux renard. Et ce n'est pas tout à fait faux ! Passant tout près de nous, deux jeunes gens déposent sur la table du milieu un grand gâteau d'anniversaire puis se mettent à allumer des bougies. Tahar leur lance quelques boutades alors que plusieurs artistes commençaient à arriver. On éteint les lumières. Dans la pénombre, je vis avancer deux hommes. L'un d'eux était Mustapha. Du fond de la salle, quelqu'un lance : "Joyeux anniversaire l'artiste !" Les autres entamèrent alors en chœur le rituel "Joyeux anniversaire". Mustapha, un peu perdu au milieu de tout ce monde, demeure interdit un moment, alors qu'on l'exhortait à éteindre les bougies. Il s'exécute sous un tonnerre d'applaudissement, puis les lumières se rallumèrent. Un par un, les artistes s'avancèrent vers leur "élu du jour" pour lui présenter leurs vœux et lui remettre des cadeaux. Je me tenais un peu à l'écart. Je me sentais comme une intruse dans ce monde de folie et de générosité. Tahar s'approche de moi. -Alors, qu'en penses-tu ? -C'est magnifique ! Mustapha est tout bouleversé. Mais je dois m'esquiver, il se fait tard. -Attends un peu. Je pense que tu dois au moins rester pour goûter au gâteau, et pourquoi pas l'aider à ouvrir ses cadeaux. Un geste qu'il appréciera sûrement. -Oh non ! Tu te doutes bien que je ne suis pas prête à ce jeu. Et puis, le paradoxe dans tout ça réside dans le fait que je n'ai pas prévu de cadeau. Je ne m'attendais pas à assister à cet anniversaire. -Tout simplement parce que tu n'en savais rien. Quant au cadeau, je pense que je pourrais y remédier tout de suite. (À suivre) Y. H.