Outre les responsables syndicaux et leurs affiliés, on a remarqué la présence des militants politiques, notamment du PST, du PT, du RCD, du MDS..., dont des candidats aux prochaines élections législatives. Pari réussi pour la coordination des travailleurs de la Fonction publique qui a organisé, hier, à Béjaïa, une journée de protestation, ponctuée par une imposante marche pacifique, à l'occasion de la Fête internationale du travail qui coïncide chaque année avec la date du 1er mai. En effet, à l'appel de l'intersyndicale qui regroupe une quinzaine de syndicats autonomes, des milliers de personnes, venues de plusieurs régions du pays, ont battu le pavé, hier, de la capitale des Hammadites pour réclamer le retrait de la loi sur la retraite, dire non au nouveau code du travail et défendre le pouvoir d'achat. Comme prévu, le point de départ de la manifestation a été le stade de l'Unité maghrébine (Opow), où une foule nombreuse s'est rassemblée dans la matinée. Des dizaines de bus immatriculés à Alger, à Tizi Ouzou, à Bouira, à Sétif, à Batna, à M'sila, à Boumerdès et même à El-Oued..., pleins à craquer, n'ont cessé d'affluer vers la ville de Béjaïa. Un important dispositif policier a été déployé sur les différentes places publiques, notamment au niveau des carrefours et tout au long de l'itinéraire de la marche, afin d'assurer une meilleure couverture sécuritaire. Vers 10h, les premiers carrés de la marche donnent libre cours à leur action en scandant des slogans tels que "Assa Azekka, takatoul (intersyndicale) yella yella !", "On en a marre de ce pouvoir !", "Ya Sellal, ya Sellal, barkana mina lahbal !"... Scindés en groupes espacés, les marcheurs brandissaient des banderoles et autres pancartes portant des slogans relatifs à leurs principales revendications, telles que "Oui pour la retraite proportionnelle et anticipée", "Ne touchez pas à mon syndicat autonome", "UGTA dégage !", "Oui pour les libertés syndicales", "Pour l'amélioration du pouvoir d'achat"... Outre les responsables syndicaux et leurs affiliés, on a remarqué la présence des militants politiques, notamment du PST, du PT, du RCD, du MDS..., dont des candidats aux prochaines élections législatives. Il y avait aussi, parmi les manifestants, des animateurs du comité de solidarité avec les travailleurs de la wilaya de Béjaïa, des membres de la Laddh, des anciens députés, des maires et des élus locaux (APC et APW)... Après avoir parcouru la route du stade et marqué une halte au carrefour d'Aâmriw, la procession humaine empruntera le boulevard de la Révolution, puis la rue de la Liberté en passant par le rond-point de Nacéria. Au bout d'une heure de marche, les manifestants atteindront leur point d'arrivée, en convergeant vers la place de la liberté de la presse Saïd-Mekbel. Une foule immense se rassemble autour de la placette sise à la cité Rabéa, non loin du siège de la wilaya de Béjaïa. Les deux voies de la rue de la Liberté, principale artère de la ville, était bloquée par ces milliers de manifestants. Lors de ce rassemblement, quatre membres de l'intersyndicale se sont relayés au micro pour faire lecture d'une déclaration commune, en quatre langues (arabe, tamazight, français et anglais). Les différents intervenants, dont Meziane Meriane, président du Snapest, ont appelé l'ensemble des travailleurs affiliés aux syndicats autonomes à s'unir, en faisant de cette date symbolique du 1er Mai "une opportunité pour consolider les acquis sociaux et défendre les libertés syndicales et démocratiques". Selon M. Meriane, la fête des travailleurs intervient, cette année, dans un climat de tension sociale, marquée par "des atteintes aux droits des travailleurs et aux libertés syndicales", ainsi que "la remise en cause par le gouvernement de certains acquis sociaux, dont la retraite anticipée et la retraite sans condition d'âge, les soins gratuits, la gratuité de l'éducation..." À cela s'ajoute la dégradation continuelle du pouvoir d'achat, ajoute-t-on. KAMAL OUHNIA