Entre jeudi, jour du scrutin, et hier vendredi, jour des résultats, le siège du Mouvement pour la société de la paix, (MSP), à El-Mouradia, aura vécu deux ambiances pour le moins contradictoires. L'atmosphère est passée de l'enthousiasme à la déception, malgré la troisième place obtenue, avec 33 sièges, par l'Alliance MSP-FC. Des résultats que la direction du MSP juge "en deçà" de ses espérances et celles des militants des deux partis alliés. Pour Abderrezak Makri, ces législatives viennent de démontrer que la première force politique du pays est celle incarnée par les boycotteurs et les abstentionnistes ! "Aujourd'hui, le boycott est le premier parti du pays et c'est le message que transmettent, à chaque élection, les Algériens au pouvoir", a-t-il déclaré lors d'un point de presse improvisé hier juste après l'annonce des résultats, allusion faite au fort taux d'abstention de près de 70%. Selon M. Makri, le taux de participation effectif ne dépasserait pas les 25%. Tout en dénonçant la fraude, une fois de trop, "avérée" et les "dépassements" signalés le jour du scrutin, le leader de l'Alliance islamiste MSP-FC s'exalte toutefois, d'incarner désormais "la première force d'opposition au pays". Position qu'il justifie par la troisième place réussie par l'Alliance et, dit-il, ainsi capitaliser pour "travailler en toute responsabilité et en toute quiétude dans l'intérêt du pays". S'il juge que le boycott ferait les affaires des partis du pouvoir et de la clientèle en général, le chef du MSP ne partage pas moins le message des abstentionnistes et des boycotteurs. "Contrairement au pouvoir, nous, nous prenons acte du message des boycotteurs avec lesquels nous partageons les mêmes analyses et la même inquiétude sur le devenir du pays", a-t-il commenté, non sans prêter serment "d'être toujours du côté du peuple". S'agissant de la fraude dénoncée, M. Makri dénonce entre autres, des "instructions données pour le vol direct des voix des votants", ou encore le système du tirage au sort adopté pour le choix des représentants des participants pour la supervision du scrutin. Farid Abdeladim