Djamel Ould Abbes n'a pas réussi son pari de remporter au moins 50% des sièges de l'Assemblée nationale. Même si le FLN est sorti vainqueur avec 161 élus, il n'a pas la majorité. Il sera, ainsi, contraint à faire des alliances avec d'autres partis pour constituer une majorité parlementaire, voire pour gouverner. Question à laquelle M. Ould Abbes a refusé, par ailleurs, de répondre, lors de la conférence de presse qu'il a animée après l'annonce des résultats. Toutefois, a-t-il souligné, cette perspective relève du président de la République. C'est lui qui va décider et nous allons appliquer ce qu'il décidera, a-t-il affirmé. Sauf que le FLN sera obligé de composer avec d'autres formations, notamment celles qui soutiennent le programme du Président à l'image du RND, de TAJ et du MPA. Le Président validera ou pas la composante de l'Exécutif et de son dosage partisan qui lui sera soumise. Et c'est aussi un message adressé à ces partis qui sont appelés à négocier avec le FLN leur participation au prochain gouvernement. Interrogé sur le recul du nombre d'élus de son parti par rapport aux législatives de 2012, Ould Abbes a mis en cause le fort nombre de partis ayant pris part au scrutin de jeudi. Ce qui a fait, selon lui, que les voix se sont éparpillées entre les 938 listes de candidats. Trop de partis et trop de candidats, en somme. Une remise en cause du multipartisme. Pour lui, il s'agit d'un "défaut" de la loi électorale qu'il va falloir revoir. La prochaine Assemblée nationale devrait se pencher sur cette question, a préconisé le patron du FLN dont la majorité parlementaire a voté ce texte qui s'est avéré, suivant son raisonnement, défavorable au parti. Il n'évoquera cependant pas le taux d'abstention qui est sorti gagnant dans cette joute avec ce record de plus de 70%. Même le ministre de l'Intérieur a esquivé la question lors de sa conférence de presse après l'annonce des résultats. Cependant Ould Abbes estimera que les résultats enregistrés par le parti sont appréciables même s'ils sont en deçà de ce qu'il espérait avoir. Et pour contourner ce constat, il s'étalera sur les résultats du parti dans la wilaya d'Alger et sa majorité absolue dans certaines communes qu'il citera à cette occasion. Ce qui est signe, selon lui, de la confiance que les électeurs ont en le FLN. Autre argument d'Ould Abbes, le FLN est le seul parti à dépasser le seuil des 100 élus. En définitive, Ould Abbes a tenté de minimiser l'échec puisqu'il s'agit du sien même si la crise du parti est pour quelque chose dans son recul. Déception ? Certainement. C'est cette atmosphère qui a régné avant-hier au siège du parti où l'évolution du taux de participation a désarçonné les plus optimistes. Certains collés à l'écran de l'ENTV qui débitait des chiffres et des appels au vote, d'autres ont pu suivre sur data show la télévision du FLN sur le web (FLN TV) des discours recyclés du président de la République. Et pour meubler la discussion, Macron s'y est invité ; son duel avec Marine Le Pen décrypté. "Tu as vu comment il l'a ramassée ?" Sans commentaire ! Djilali B.