Alors que l'opération de distribution de 5700 logements de type location-vente (AADL) va être entamée dans les prochains jours à travers 6 wilayas, les souscripteurs des formules AADL 1 et 2 à Bouira montent au créneau et interpellent, via une requête, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat. Dans ce document, les souscripteurs se disent être dans le flou et le désarroi total quant au devenir de leurs logements. "Monsieur le ministre, par cette requête, nous souhaitons vous exprimer notre désespoir et notre désarroi, et également notre colère et incompréhension de la situation dans laquelle nous vivons", indiquent-ils en préambule. Un peu plus loin, les requérants indiquent que la plupart d'entre eux sont ruinés du fait qu'ils continuent de payer un loyer mensuel, alors qu'ils devraient songer à régler les tranches dédiées à leurs appartements tant attendus. "Nous sommes dans la majorité des pères et des mères de famille qui avaient foi que le programme AADL allait nous sortir de la précarité dans laquelle nous vivons (...) Au lieu de payer des mensualités pour un locateur depuis des années, nous préférons payer nos logements AADL", ont-ils fait savoir. Dans la même missive, ces souscripteurs interpellent le ministre sur le fait que la majeure partie des chantiers AADL à Bouira tourne au ralenti. "Dans d'autres wilayas, les logements sont en passe de devenir une réalité, alors qu'à Bouira ce projet demeure encore au stade de projet, voire de rêve, du fait des lenteurs des travaux", expliquent-ils, avant de s'interroger : "Comment est-il concevable qu'un chantier de 800 logements puisse tourner avec une dizaine d'ouvriers et des moyens rudimentaires ?" Et d'ajouter : "Lors d'une réunion datée du mois de juillet 2016, on nous a promis que la wilaya allait être dotée de nouveaux équipements afin d'accélérer les chantiers. Nous sommes quasiment en avril et rien n'a été fait." Pour ces souscripteurs, Bouira est abandonnée par les pouvoirs publics. En outre, ces souscripteurs se disent pris au piège, car, selon eux, ils sont exclus des autres programmes de logements, du fait de leur souscription au programme location-vente. "Nous sommes dans l'impossibilité de bénéficier d'un logement social, et nous sommes écartés des programmes LSP et LPA à cause des critères et conditions douteuses dans lesquelles se fait la distribution à chaque fois", se plaignent-ils. Dans le même sillage, ces souscripteurs en colère rappellent au ministre de l'Habitat qu'à Bouira de nombreux chantiers n'ont pas encore démarré, faute d'assiettes de terrain. "Monsieur le ministre, vous devez savoir que les souscripteurs de Lakhdaria, Aïn Bessam et d'autres localités, les assiettes devant contenir nos logements n'ont pas encore été déterminées. C'est une honte !", s'indignent-ils. Il est vrai que le programme de location-vente (AADL 1 et 2), à Bouira, connaît un retard des plus significatifs. Et pour cause, 21% seulement du programme initial a été réalisé en 6 ans. Ramdane B.