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MDS : "Les démocrates doivent s'interroger car ce sont les plus grands perdants" Il analyse les résultats du scrutin et appelle à la constitution d'un Gouvernement de travail
C'est un constat amer mais qui se veut lucide : le Mouvement démocratique et social (MDS) a estimé, hier, que les démocrates, douchés par les résultats, sont les plus grands perdants du dernier srutin, d'où la nécessité d'un "véritable diagnostic". "Les démocrates doivent s'interroger car ce sont les plus grands perdants", a affirmé, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à Alger, Hamid Farhi, coordonnateur du MDS. Selon lui, les dernières élections ont montré que la société est en quête d'autres alternatives. "À l'occasion de cette échéance, le taux de participation et le nombre de bulletins nuls constituent un désaveu exceptionnel pour le pouvoir et la classe politique rendus responsables, de façon solidaire, de l'échec. Rien ne sert, pour eux, de se renvoyer la sanction, de nuancer les résultats de chacun, de noyer le sens du message envoyé par la société ou encore de la rendre responsable. Ils doivent en prendre acte et en tirer les conséquences pour eux et pour le pays. Le rapport de force politique est profondément secoué. Le mythe d'une classe politique représentative s'effondre", soutient le MDS. Autre fait nouveau à ses yeux : le vote blanc dont il faut rappeler qu'il fut la consigne électorale du parti. "Le vote blanc exprime une possibilité de bifurcation. C'est la revendication d'une offre politique alternative aboutissant à un changement radical dans le cadre d'un compromis qui garantit le processus", soutient Hamid Farhi. "Le vote nul est une condamnation du compromis fait par le pouvoir en place, il exprime le souhait d'un autre compromis pour avancer", reprend, de son côté, Yacine Teguia, SG du parti. Reste que le MDS, rompu aux épreuves du terrain, ne veut pas accabler la classe politique, ni les élites, mais les invite à faire le "vrai diagnostic". "Cela ne sert à rien d'accuser les partis, les élites, sans faire un vrai diagnostic. Il ne suffit pas de critiquer les responsables, encore faut-il proposer des alternatives", soutient Farhi. Il annonce que son parti va "contacter d'autres partis démocrates pour aller à la rencontre de la société". "La société a parlé, il faut l'entendre." Dans ce contexte, le MDS appelle à la constitution d'un "gouvernement de travail". "Le vote blanc a mis à rude épreuve l'idée de compromis sans la condamner. Mais l'APN, qui vient d'être élue, est le fruit de l'ancien compromis dont la reconduction a été rejetée. Pour répondre à la société, une solution existe : un large gouvernement de travail. Il aura pour mission de mobiliser toutes les capacités d'investissement et d'envisager toutes les possibilités de rationalisation des dépenses (...) Il réhabilitera le travail, tout en ouvrant l'ensemble des espaces possibles aux réunions publiques et au débat pour entamer la construction d'un véritable front interne." Le MDS en fera-t-il partie s'il est sollicité ? "Si les solutions passent par celles du MDS, on ne va pas fuir nos responsabilités. Qu'on y soit ou non, on soutiendra des actions pour redresser le pays", affirme Hamid Farhi. "Le MDS est d'ores et déjà attelé à jeter les fondements matériels et politiques de la 2e République. Il est prêt à adapter les formes de son travail aux exigences. Il a une confiance absolue dans la société, et se propose, non pas de contourner ou de contrarier la dynamique issue de ce scrutin, mais de la renforcer et en amplifier la portée dans le sens de l'édification de notre pays et au service de son peuple. Le MDS poursuivra donc son travail de proximité en vue de mobiliser les citoyens autour de leurs préoccupations tout en fixant l'échéance des prochaines élections locales pour construire, à la base, une alternative", conclut le MDS. Karim K.