Le Mouvement démocratique et social (MDS) a exprimé sa solidarité avec le quotidien arabophone El Khabar. "Notre parti est solidaire avec El Khabar. Le MDS considère que la loi doit être appliquée en toute indépendance. Si elle permet à une filiale du Groupe Cevital d'acquérir des actions du groupe El Khabar, alors la justice doit trancher en sa faveur", a déclaré, hier, son coordinateur, Hamid Ferhi, lors d'une conférence de presse organisée à Alger. Cependant, ce dernier a fait savoir qu'il y a "un débat de fond" à mener sur la liberté de la presse. "Passer d'un monopole à un autre ne travaille pas la liberté de la presse", a-t-il fait remarquer, en rappelant que le "MDS milite pour une meilleure presse, indépendante du pouvoir et des forces de l'argent". L'intervenant a, en outre, annoncé que son parti est "très préoccupé" quant à l'avenir du personnel d'El Khabar qui sera "le plus touché en cas de fermeture du quotidien ou de changement de propriétaire". Hamid Ferhi s'est également exprimé sur le dernier congrès du MDS, qui s'est tenu le 30 avril dernier dans la cour du Centre international de la jeunesse, à Sidi-Fredj. Dans cette épreuve qui a touché "un parti agréé", il a déploré le "silence" de la classe politique et des élites, voire même de plusieurs médias nationaux. Selon lui, les blocages dressés par la wilaya d'Alger pour empêcher le MDS de tenir son congrès, après deux jugements rendus en sa faveur, "entrent dans les calculs du pouvoir, qui veut écarter tous les courants qui ne partagent pas sa stratégie". "Le but de la stratégie du système vise à faire peur à la société et à la démobiliser, pour ne laisser que les clientèles, dans les jeux qui se préparent", a révélé Hamid Ferhi, en référence à la prochaine élection présidentielle. Il a aussi précisé que le MDS "ne veut pas être un trois-quarts de parti", qu'il maintient le cap dans sa lutte pour "la séparation du politique du religieux". Lors du débat, les responsables du MDS, notamment Yacine Téguia et Fethi Gharès, respectivement SG et porte-parole du parti, n'ont pas écarté le scénario du "compromis du pouvoir avec certains segments de l'islamisme", signalant que derrière "les enjeux économiques et sociaux", "l'Etat civil", "la bataille autour de la loi contre les violences faites aux femmes", la réforme de l'éducation et même la généralisation de tamazight, "il y a des idéologies qui s'opposent". D'après eux, les forces liées aux "intérêts national-libéraux" et celles attachées au "compromis despotique néolibéral" essaient de peser sur le contenu de la transition historique en cours. Mais, les uns et les autres sont d'accord pour contrarier les forces qui, à l'exemple du MDS, sont pour "un véritable projet de patriotisme économique et de développement durable", nécessaire à "un Etat de droit et démocratique". D'où la promesse de la direction du MDS d'initier des débats sur les questions de l'heure et de poursuivre les activités du parti. D'ailleurs, celui-ci organisera le 14 mai prochain, à 14h, une rencontre à la mémoire du regretté Bachir Hadj Ali, "militant patriote et de progrès, poète et intellectuel", au siège du MDS. Exposition, récital poétique, intermède musical et témoignages seront au programme. H. A.