Le responsable de la commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, Issa Qaraqe, a affirmé, jeudi, que l'état de santé des prisonniers palestiniens, qui poursuivaient leur grève ouverte de la faim pour le 39e jour consécutif, est entré dans une phase dangereuse. Prenant le soin de préciser que l'administration pénitentiaire israélienne ne répond toujours pas aux revendications des détenus palestiniens en grève de la faim illimitée depuis le 17 avril dernier, Issa Qaraqe a indiqué à l'agence de presse Wafa que leur état de santé est entré dans une phase dangereuse. C'est également le point de vue du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui, après avoir vu tous les détenus, a estimé que la situation est critique. "Les médecins du CICR ont rendu visite à tous les détenus en grève de la faim et surveillent de près leur situation", a déclaré le chef du département de la santé du CICR en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, Gabriel Salazar, dans un communiqué. "Six semaines après le début de la grève de la faim, nous sommes préoccupés par les éventuelles conséquences irréversibles sur leur santé. Du point de vue médical, nous entrons dans une phase critique", a-t-il souligné. Le CICR est l'unique organisation internationale admise auprès des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Dans le communiqué, cette organisation dont le siège est à Genève appelle les autorités et toutes les parties concernées à trouver une solution qui évitera toute perte de vie ou des dommages irréversibles à la santé des détenus. Elle annonce par ailleurs avoir augmenté le nombre de ses employés qui rendent visite aux détenus en grève de la faim, et avoir renforcé son dialogue confidentiel avec les autorités pénitentiaires. Le CICR assure aussi être en contact régulier avec les proches des détenus en grève de la faim, soulignant que l'anxiété des familles (...) continue de progresser en l'absence de visites familiales. De son côté, le Haut-Commissaire des droits de l'homme aux Nations unies, Zeid Raad Al-Hussein, incite Israël de respecter les droits de l'homme exprimant sa préoccupation sur la grève de la faim des prisonniers dans les prisons israéliennes de l'occupation qui n'a aucune solution jusqu'à présent, avec la détérioration de l'état de santé des centaines de prisonniers grévistes. Il a déclaré : "Je suis très préoccupé des mesures punitives prises par les autorités israéliennes de l'occupation contre les prisonniers grévistes, surtout l'interdiction des visites des avocats et des familles qui est l'une des protections de base du droit international des droits de l'homme et ne doit jamais être limitée." Il y a lieu de relever l'appel de membres du Congrès américain au gouvernement israélien pour qu'il clarifie sa position sur les revendications des prisonniers palestiniens grévistes, surtout celles qui concernent les droits de l'homme, comme les soins, l'éducation et la communication avec leurs familles. Merzak Tigrine