"Le changement dans la continuité" est le premier message transmis par Abdelmadjid Tebboune, dans sa première déclaration publique en sa qualité de Premier ministre. Le désormais ex-ministre de l'Habitat s'est engagé à poursuivre, en effet, le travail entamé par son prédécesseur Abdelmalek Sellal, aux fins, dit-il, de "construire une économie plus saine et plus équilibrée", ne dépendant pas des fluctuations des prix du pétrole. Le nouveau Premier ministre précise que son gouvernement s'attellera à concrétiser les mêmes priorités fixées auparavant par le chef de l'Etat. À savoir la résolution de la crise du logement, l'éradication des bidonvilles, l'achèvement du programme de logements et les réformes engagées dans les secteurs de la santé et de l'éducation. "Nous allons reloger tous ceux qui y ouvrent droit, avec notamment l'achèvement du programme AADL, comme nous l'avons promis au nom du président de la République, début ou au plus tard fin 2018, ainsi que la relance du programme social et rural", promet Abdelmadjid Tebboune. Il a indiqué, dans ce sens, qu'il y avait "des réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par le président de la République". Selon lui, les difficultés financières que connaît le pays ne constituent pas un facteur de blocage pour mettre en œuvre les actions sociales. Sans dire avec quelles ressources financières il va continuer à mener cette politique. Les multiples subventions étatiques (énergie, aliments de base, santé et éducation) pèsent annuellement plus d'un quart du PIB algérien. La marge de manœuvre du gouvernement est presque réduite à néant à cause de l'épuisement du Fonds de régulation des recettes des hydrocarbures. La situation est telle que certaines entreprises publiques ne sont plus en mesure d'assurer les salaires de leurs employés. Et pourtant, le rôle assigné au nouveau Premier ministre est de veiller à l'application coûte que coûte des orientations du chef de l'Etat pour assurer un climat social serein pour, au moins, les deux ans à venir. Car sur le plan politique, le gouvernement aura à organiser les élections locales et surtout le scrutin présidentiel en 2019 qui entraînera automatiquement un changement d'Exécutif. La durée de vie de ce gouvernement avoisine, dans le meilleur des cas, les 24 mois. Il ne faut donc pas s'attendre à de grands changements dans son plan d'action qui sera exposé incessamment devant l'Assemblée nationale, puis le Conseil de la nation. Abdelmadjid Tebboune l'a d'ailleurs dit : "Sellal frère, ami et compagnon de route a fait un excellent travail dans des conditions difficiles, et il a réussi sa mission." L'Etat s'obstine, encore une fois, à reconnaître ses échecs sur tous les plans. N. H.