Le premier jour du mois sacré s'est caractérisé, malgré une offre suffisante, par une légère hausse de 10 à 15% des prix des denrées alimentaires, souligne l'Association des consommateurs L'instruction du ministère du Commerce obligeant les commerçants à séparer la viande fraîche locale de celle importée avec affichage de l'origine n'est pas appliquée dans plusieurs régions du pays. Des dizaines de cas ont été signalés notamment au Sud dans les restaurants collectifs et les bases de vie des entreprises où les travailleurs consomment soi-disant de la viande fraîche locale alors qu'il s'agit d'une viande importée sans en connaître sa nature et son origine. Les gestionnaires de ces structures sont, de ce fait, avertis quant à cette énorme différence qui existe entre ces deux produits en termes de qualité et de prix. Or, le consommateur a le droit d'avoir les informations les plus détaillées sur la viande qu'il consomme. Le début du mois de Ramadhan est marqué ainsi par cette anomalie expliquant clairement l'absence du contrôle que devaient assurer les directions du commerce au sein de toutes les wilayas. Le premier jour du mois sacré s'est caractérisé, malgré une offre suffisante, par une légère hausse de 10 à 15% des prix des denrées alimentaires, souligne l'Association des consommateurs "Apoce". Néanmoins, cette augmentation n'a pas influé sur le pouvoir d'achat des citoyens y compris ceux ayant des bourses moyennes. Car, de manière générale, les tarifs pratiqués par les commerçants demeurent relativement abordables, relève son président, Mustapha Zebdi. Ces derniers (commerçants) n'ont pu tirer la mercuriale vers le haut et étaient dans l'obligation de s'aligner sur les prix affichés par leurs confrères des marchés de proximité et des souks dits de "solidarité", organisés comme chaque année par l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) en collaboration avec le ministère du Commerce. Ils se sont rendus à l'évidence qu'ils doivent fixer une marge bénéficiaire raisonnable, sinon ils risquent de perdre leurs clients qui ne cherchent que les bas prix. Dans ces espaces commerciaux, ce sont les producteurs eux-mêmes qui commercialisent leurs produits. L'on y trouve ainsi des entreprises publiques et privées qui vendent directement leur production à leur clientèle. Aucun intermédiaire n'intervient de ce fait dans la chaîne de commercialisation d'un produit. Ce qui met un frein, un tant soit peu, au phénomène de la spéculation qui perturbe habituellement le marché national durant le mois du jeûne portant la valeur d'un produit à des niveaux intenables et inadmissibles. Ces sites de vente ont, faut-il le reconnaître, contribué à la stabilité des prix des produits de large consommation au grand bonheur des consommateurs aux bourses moyennes qui, d'habitude, appréhendent le début de chaque mois de carême, synonyme d'une flambée systématique des tarifs. Pour l'année en cours, c'est l'exception qui confirme la règle... Le même topo est présenté par l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) qui confirme une baisse des prix due, affirme son président Hadj Tahar Boulenouar, à une bonne récolte des agriculteurs. Les producteurs reconnaissent que les conditions climatiques ainsi que d'autres paramètres étaient favorables et ont donné lieu à une récolte riche et de qualité. Cela a également coïncidé avec l'arrachage des fruits et légumes de saison et une contribution effective des productions des wilayas du Sud. Pour M. Boulenouar, avec une offre pareille, l'on ne devrait pas assister à une pénurie des produits de large consommation d'ici à la fin du mois de Ramadhan. Il explique, par ailleurs, cette légère hausse constatée sur le terrain, ces tous derniers jours, par la forte demande qu'enregistre, comme à l'accoutumée, le marché pendant la première semaine du mois sacré. B. K.