Résumé : Profitant d'une courte absence de Youcef, Linda, alléchée par les relents culinaires, se rend dans la cuisine et s'empresse de se servir. Youcef revient avec le pain et les fruits. Elle relève les yeux vers le jeune homme : - Youcef, s'écrie-t-elle la bouche pleine, dis-moi comment tu as fait pour préparer un plat aussi succulent ? - Je n'ai fait que suivre les indications du cuisinier sur la recette. - Ah ! mais je ne vois aucune recette... - Elle est tout simplement imprimée dans les neurones de mon cerveau, comme tout le reste d'ailleurs. - Tout le reste ? - Oui. Les connaissances acquises tout au long de mon existence. Linda dépose sa cuillère et le regarde en face. - C'est extraordinaire ! Tu es un homme formidable, Youcef ! Leurs regards se croisèrent une fraction de seconde, et Linda, telle une adolescente, sentit le rouge lui monter au visage. Pour camoufler son embarras, elle revient aux achats : - Tu as ramené du pain et aussi des fruits, n'est-ce pas ? - Oui. Des oranges et des pommes, mais je n'ai pas trouvé de lait. - Cela ne fait rien, il y a encore quelques boîtes de lait en poudre dans le placard. Il découpe le pain et lave les pommes. Linda en prend une avant de le sommer de s'attabler : - Maintenant assieds-toi pour déjeuner. - Après vous madame ! Prenez vos aises et terminez tranquillement votre repas. Elle regarde sa pomme, et lance d'une voix autoritaire : - Tu vois Youcef, j'ai un grand défaut : je n'aime pas qu'on me contrarie. Si je te demande de faire quelque chose, fais-le sans riposter. - Bien, madame. Le jeune homme s'attable en face d'elle, et se sert une bonne part de salade, avant de se mettre à manger. Karima s'essuie la bouche et s'étire. - Je n'ai jamais aussi bien mangé. Je peux m'estimer heureuse de t'avoir demandé de travailler pour moi, Youcef. Il hoche la tête : - C'est un plaisir de travailler pour vous, madame. Mais pas pour longtemps. - Pourquoi ? - Eh bien parce que mes affaires m'attendent. Je dois tôt ou tard renouer avec mon ancienne vie. Heu... je veux dire, une fois que les choses se tasseront. - Euh. C'est vrai. J'ai oublié. Et puis hier tu ne m'avais raconté qu'une partie de ton histoire. - Je vous raconterais la suite, si vous êtes intéressée. - Bien sûr que je suis intéressée. Elle se lève et prend sa béquille, avant de clopiner vers le salon, tout en recommandant : - Youcef termine de déjeuner, et prépare-moi un café, je vais m'étendre un moment, ma cheville commence à me faire mal. - Bien, madame. N'oubliez pas vos médicaments. - Je vais les prendre sans tarder. (À suivre) Y. H.