L'activité de l'Entreprise nationale des détergents et produits d'entretien (Enad) de Lakhdaria (45 km à l'ouest de Bouira) est paralysée depuis jeudi dernier, suite à la grève déclenchée par le collectif des travailleurs de l'usine. Les grévistes affirment que ce débrayage a été décidé lors de la dernière assemblée générale, tenue la semaine dernière, suite à l'expiration du préavis de grève déposé par le comité des travailleurs qui dénonce le "silence et le mutisme de la tutelle quant aux revendications légitimes soulevées par les travailleurs". Les revendications du collectif des travailleurs ont trait essentiellement à l'amélioration des conditions de travail, ainsi que l'intégration des travailleurs recrutés dans le cadre du dispositif d'emploi de jeunes et des contrats CDD, CTA et CDI. "Nous avons transmis notre plateforme de revendications, la semaine dernière, aux responsables de l'entreprise, mais depuis, et à ce jour, aucune réponse ne nous a été donnée ! Ils nous ignorent carrément !", nous dira l'un des représentants des travailleurs. Et d'enchaîner : "L'ensemble des travailleurs a décidé de déclencher une grève illimitée, jusqu'à la satisfaction de l'ensemble de nos revendications légitimes !". Selon notre interlocuteur, d'autres revendications ont également été soulevées. À commencer par l'augmentation des salaires des employés, la mise en place d'un système de rendement, la réouverture de l'unité de restauration de l'usine. En outre, le personnel gréviste reproche à la direction une décision "arbitraire et unilatérale" consistant à demander à l'ensemble des travailleurs de prendre leur congé annuel durant ce mois de carême. "Cette demande n'obéit à aucun fondement légal ou juridique. Si nous voulons travailler durant le mois de Ramadhan, c'est notre droit le plus légitime", explique un délégué syndical. Pour sa part, la direction de l'Enad de Lakhdaria s'est refusée à tout commentaire. R. B.