Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse vendredi dernier restant déprimés au moment où les spéculations vont bon train sur les conséquences éventuelles du retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le réchauffement climatique. Le prix du baril de référence (WTI) a perdu 70 cents à 47,66 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange. Cette dégringolade aura été reçue comme une véritable douche froide par les pays Opep et non-Opep qui ont reconduit, le 25 mai à Vienne, l'accord de baisse de la production, jusqu'au 31 mars 2018. Si les prix de pétrole sont sous pression, c'est parce que le prolongement de l'accord par l'Opep est plus que compensé par la hausse de la production américaine, tirée par la technologie controversée de la fracturation hydraulique. Les pétroliers américains semblent avoir su s'adapter à l'or noir bon marché. Ils ont ainsi gagné une bataille dans un conflit de parts de marché avec l'Opep. Forts de ce succès, ils se sentent revigorés pour continuer à produire plus. En un mois, les estimations de production du Département américain de l'Energie ont augmenté de 100 000 bpj. Face à pareille situation, l'organisation des pays exportateurs de pétrole semble impuissante. Que va-t-elle faire, les mois à venir ? Et quel rôle les non-Opep doivent-ils jouer pour contribuer à la stabilité du marché ? L'Opep, regardante sur la stabilité durable des cours, consentit des efforts colossaux pour terrasser les courbes descendantes des prix, nuisibles à la croissance de l'économie mondiale. Cette situation, en est-elle seule responsable ? Que faire, si la volatilité des cours se poursuit ? Evidemment, les pays membres de l'Opep ne peuvent pas, à eux seuls, faire en sorte que les prix du pétrole doivent évoluer dans des fourchettes stables qui arrangent tout le monde, pays consommateurs et producteurs. Aussi, elle en a appelé à la responsabilité des pays non-Opep de faire plus d'efforts pour faire remonter les cours. Seulement, ces derniers se montrent peu coopératifs. Ils ne sont pas tous prêts à modifier sensiblement leurs quotas de production. Les non-Opep, des électrons libres en fait, ont de la marge. Par le passé, ils ne se sont jamais inscrits dans une logique de quotas. Souvent, ils laissent faire le marché. Et cela agrée les pays consommateurs. D'ailleurs, les non-Opep ne sont pas soumis à des pressions de la part des pays consommateurs comme l'est l'Opep. Chaque fois qu'il y a enfièvrement des marchés, les pays consommateurs la tiennent pour responsable de l'envolée des prix, pendant que les pays non-Opep produisent au bon vouloir de leurs majors. Et quand l'organisation des pays exportateurs de pétrole révise à la baisse son offre pétrolière, par exemple, c'est la cacophonie qui s'empare du camp des pays consommateurs relayés par des organisations connues comme l'OCDE et l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Y. S.