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"La visite de Trump a donné des ailes aux dirigeants saoudiens"
Hasni Abidi, directeur du CERMAM, à propos de la crise entre les pays du CCG et le Qatar
Publié dans Liberté le 07 - 06 - 2017

Directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), à Genève, enseignant au Global Studies Institute de l'université de Genève, Hasni Abidi, auteur de plusieurs ouvrages dont Monde arabe : entre transition et implosion, restitue, dans cet entretien, les enjeux de la crise entre le petit royaume du Qatar et certains parmi ses voisins des pays du CCG.
Liberté : Comment expliquez-vous cette subite crise entre le Qatar et les pays qui viennent de rompre avec lui ?
Hasni Abidi : Cette décision est surprenante, dans son ampleur et dans sa gravité. Elle survient dans un climat tendu entre Riyad et Abou Dhabi et Manama, d'un côté, et Doha, de l'autre. Depuis la première alerte en 2014, ces Etats accumulent au sein du Conseil de coopération du Golfe les divergences sur la conduite du Qatar. Riyad veut imposer une tutelle totale sur l'action politique étrangère du Qatar dans une lutte d'influence sans précédent, en Arabie saoudite, entre les deux vice-princes héritiers embourbés dans la guerre au Yémen.

Y a-t-il un lien entre cette crise, le récent déplacement de Trump en Arabie saoudite et les attentats de Londres ?
La visite de Trump a donné des ailes aux dirigeants saoudiens pour se blanchir de la lourde accusation sur le financement du terrorisme international, pour faire diversion sur leur échec dans la guerre au Yémen et en Syrie et surtout de bénéficier d'un soutien massif contre l'Iran, considéré comme un cauchemar pour les Saoudiens. Le contrat faramineux entre le royaume wahhabite et Trump a fini par payer.
Le Prince Salman est désormais son allié dans la région. Oubliées les réserves et les nuances émises à l'encontre de l'Arabie saoudite par Barak Obama. Mohamed Ben Salman, l'homme fort de l'Arabie saoudite, a déjà marginalisé ses détracteurs à l'intérieur et veut mettre le Qatar en quarantaine.
Les attentats de Londres offrent une opportunité médiatique pour justifier le ralliement saoudien et vendre la décision de rupture comme un engagement dans la lutte contre le terrorisme et un gage de loyauté saoudienne.
Le Qatar a fait l'objet d'accusations récurrentes de soutenir et de financer le terrorisme, mais sans qu'il soit mis au ban jusque-là. Les enjeux ont-ils changé, aujourd'hui, selon vous ?
Le Qatar a parié et soutenu l'islam politique et misé sur la mouvance islamiste. Mais il faut reconnaître qu'il a aussi soutenu des laïcs affirmés comme l'ex-président tunisien, Moncef Marzouki, et certains dignitaires irakiens. Il s'agit donc plus d'un calcul politique que d'une adhésion. Pour des raisons diverses, le financement de nombreuses organisations en Syrie était assuré par tous les Etats du Golfe avec la bénédiction des Occidentaux. Ni l'Arabie saoudite, dont on se souvient de son rôle destructeur pendant "la décennie noire" ni les Emirats arabes unis ne sont en mesure de donner des leçons de moralité. Ce qui a changé, c'est l'effet Trump : un président prêt à sous-traiter les questions régionales au prix de raviver les tensions dans une région vulnérable, en quête constante de légitimité...

Peut-on s'attendre, dans le prolongement de cette crise, à une nouvelle approche dans le traitement de la menace terroriste par les Occidentaux ?
L'Occident assiste, plutôt amusé, à une querelle "d'enfants gâtés". Ses affaires économiques et militaires ne peuvent que prospérer. Attendre la fin de la tempête serait la meilleure position pour lui car il veut préserver ses intérêts. Quant à la menace terroriste, elle n'a pas besoin de millions pour causer du mal. C'est à l'Occident de se remettre en cause contre ce fléau : revoir son approche et questionner les failles internes et le déficit dans ses réponses sociales et économiques. Mettre fin au laxisme avec l'idéologie salafiste djihadiste et ses promoteurs doit être une priorité.
Propos recueillis par : Karim kebir


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