Sans panache, mais avec l'envie de jeunes premiers, les Verts ont pris le meilleur, mardi soir, sur une Guinée toujours aussi difficile à manier, mettant à l'occasion fin à une série de 5 matches sans le moindre succès. Mais si au vu du résultat technique, le sélectionneur national Lucas Alcaraz a réussi sa première, beaucoup de choses restent à revoir, notamment sur le plan du jeu et la composante du onze. Car s'il s'est inévitablement appuyé sur les incontournables M'bolhi, Ghoulam, Bentaleb, Brahimi et Mahrez. Le technicien espagnol a surpris en responsabilisant Guedioura dans l'entrejeu et en lançant directement Attal sur le flanc droit de la défense. La bonne pioche aura, toutefois, été le placement du très technique Hanni en soutien de Slimani, encore hors sujet, avant-hier soir. Premier constat et non des moindres : le onze d'Alcaraz a présenté d'inquiétants problèmes à l'allumage. Les Verts ont mis beaucoup de temps avant d'entrer réellement dans le match comme en témoigne cette première action digne d'être citée qui n'est intervenue qu'à la demi-heure de jeu. Il aura fallu que Ryad Mahrez, du reste décevant et très tatillon, dézone de son flanc droit préférentiel pour solliciter Brahimi qui, après avoir embarqué son défenseur, servira au cordeau un Hanni très opportuniste et tellement adroit devant le but. Seconde mi-temps, même constat. Ce qui a permis aux Guinéens de prendre la mesure de leur adversaire et de revenir au score après un quart d'heure. Il aura fallu attendre le dernier quart d'heure, plus précisément, cette 80' pour voir Soudani pivoter à la réception d'un centre de Ghoulam pour déclencher une frappe aussi soudaine que précise et offrir à Lucas Alcaraz sa première victoire sur le banc de l'équipe nationale. Sans surprise, à revoir les buts de l'EN, le jeu bascule toujours autant à gauche puisque c'est de ce flanc gauche, toujours le plus performant, que les solutions offensives arrivent. De l'autre côté, le jeune Attal a raté sa première en Verts, aussi bien défensivement qu'offensivement. Discret, pris de vitesse par son vis-à-vis guinéen et ne prenant aucune initiative, le latéral du Paradou qu'on nous avait présenté comme un futur crack s'est même blessé tout seul sur un tacle mal dosé. Quant à la paire Bensebaïni-Mandi, elle n'aura rassuré personne. La manière avec laquelle la Guinée est revenue au score et la facilité avec laquelle son buteur du soir Camara s'est retrouvé seul face à M'bolhi en ayant tout le temps de voir le positionnement du dernier nommé avant d'armer sa frappe croisée ont démontré de la plus évidente des façons la perméabilité inquiétante de cette défense plate. Ce qui laisse craindre le pire, dimanche prochain, face à un roublard comme Adebayor. Si Fawzi Ghoulam demeure incontournable à gauche, les trois autres éléments qui ont formé le quatuor défensif face au Sily National n'ont, à ce sujet, donné aucune garantie qu'une base arrière doit montrer à ce niveau. Et cela, Alcaraz doit impérativement le prendre en considération, sous peine de vivre une très difficile soirée dominicale. Mais pour ce faire, le coach espagnol doit trouver des solutions et surtout oser. Ce qu'il n'a pas forcément fait mardi. Rachid BELARBI