Réunis jeudi dernier au siège du bureau fédéral du parti à Ghardaïa, les élus du FFS ont réitéré leur refus de “céder” et ont mis en garde les autorités sur les conséquences d'une éventuelle dissolution des assemblées. Le Front des forces socialistes (FFS) persiste et signe : le recours à la dissolution des assemblées locales comme envisagé par les autorités suite à l'accord passé avec les archs n'est qu'un “coup de force” et une “provocation” destinés essentiellement à exclure les partis démocratiques de la Kabylie. Réunis jeudi dernier au siège du bureau fédéral du parti à Ghardaïa, les élus du FFS présents en grand nombre ont réitéré encore une fois leur refus de “céder” et ont mis en garde les autorités sur les conséquences d'une éventuelle dissolution des assemblées. “Les élus du FFS mettent en garde les autorités sur les conséquences qui peuvent découler de la persistance de la provocation et du recours au coup de force, notamment en Kabylie”, notent les élus dans une résolution qui a sanctionné les travaux. Face à ce risque, ils ont appelé les militants à “se mobiliser” pour faire échec, disent-ils, à la stratégie du mépris du suffrage universel et de dislocation politique prônée par le pouvoir et ses “supplétifs locaux”. Pour les représentants de la formation d'Aït Ahmed, les collectivités ne sont qu'un baromètre d'ailleurs du niveau de déliquescence du pouvoir. “Les collectivités locales qui font face aux demandes de plus en plus grandissantes des populations sont les témoins de l'incapacité du pouvoir à faire évoluer le pays vers la justice sociale, la modernité et la gestion saine des affaires publiques”. Aux lieu et place d'une dissolution, il serait plus judicieux, à leurs yeux, de conférer aux collectivités de larges prérogatives ; ils dénoncent au passage leur maintien dans l'état de dépendance du pouvoir central. “Les élus dénoncent la stratégie de maintien des collectivités dans l'état de dépendance totale du pouvoir central, tant sur le plan des textes régissant leur fonctionnement que sur le plan du financement des projets de développement.” Comme pour démontrer le caractère arbitraire de la dissolution envisagée par les autorités, les élus du FFS ont adopté un rapport élaboré lors des deux regroupements régionaux de Larbaâ Nath Irathen et d'El-Kseur comprenant l'essentiel des preuves juridiques et politiques, lequel rapport sera rendu public et transmis aux instances nationales et internationales. Cependant, s'il reste convaincu que le prochain décret présidentiel est frappé du sceau de l'illégalité, le FFS estime que seule la mobilisation est à même de changer le rapport de force. Dans son intervention, le porte-parole du parti, M. Karim Tabbou, a estimé qu'en “termes concrets, la manœuvre consiste à substituer la dissolution des assemblées locales aux revendications du FFS de nature fondamentale portant sur la levée du dispositif d'exception lié à l'état d'urgence et sur le retrait de l'armée de la scène politique”. “Par ailleurs, la gestion des affaires kabyles par le dialogue pourrait faire croire à la communauté internationale qu'un dégel similaire pourrait évoluer vers une démarche globale en faveur de l'amnistie et la réconciliation”, a-t-il dit. À noter que la présence du Dr Fekhar libéré mardi dernier a donné un cachet particulier à la rencontre. K. K.