Les partisans du boycott auront-ils cette fois-ci gain de cause? Le Front des forces socialiste (FFS) a réuni hier, son secrétariat national au siège du parti. Au menu de cette rencontre, deux principaux sujets: la révocation des élus de Kabylie et les actions que compte entreprendre le parti à la faveur de cette mesure qui s'annonce imminente, ainsi que les questions organiques liées à la préparation du 4e congrès. Pour l' heure, le plus vieux parti de l'opposition préfère temporiser dans l'espoir d'un recul de la part du gouvernement. Une thèse qui semble écartée définitivement, c'est du moins ce qui ressort des déclarations des officiels, la dernière émanant du ministre de l'Intérieur, lequel a réitéré l'intention d'organiser des élections partielles en Kabylie. Quelle attitude adoptera le parti le cas échéant ? Pour les observateurs avertis, le silence du FFS en dit long sur le malaise au sein de la maison d'Aït Ahmed. Entre le boycott et la participation, l'équation est des plus compliquées. En 2001, le FFS, et contre toute attente, avait pris part à une élection très controversée «dans l'intérêt national» et dans le souci «de protéger la région.» Le même argument est arboré aujourd'hui par la partie qui se montre favorable à la participation aux partielles. Une thèse rejetée néanmoins par les partisans du boycott dont le temps a «fini par prouver le bien-fondé de leur position défendue en 2002». Le FFS est soumis encore une fois à une rude épreuve. Aït Ahmed, faut-il le rappeler, qui était plus proche du deuxième camp en 2002 finira-t-il par se soumettre encore une fois aux partisans de la participation? Et puis, la direction saura-t-elle convaincre ses 400 cadres dans la Kabylie d'abandonner leur casquette d'élus, le temps d'une autre élection? Pour quel discours optera le parti avec ses milliers de militants qui ont bravé la peur, les menaces et l'incertitude en se dirigeant un 13 octobre 2002 aux urnes? Enfin le parti sera-t-il prêt à se retirer de son principal fief? Des problématiques qui se posent avec acuité. En attendant le décret qui va annoncer officiellement la dissolution des assemblées locales en Kabylie, la direction du parti est à pied d'oeuvre pour sensibiliser la base. Ce week-end, cette dernière s'est attelée à la mise en place des commissions fédérales dans les wilayas du Centre (Béjaïa et Tizi- Ouzou) et ce, dans le cadre des préparatifs du congrès, sur lequel plane encore une fois le risque d'un report. En fait annoncé pour le premier trimestre 2004, puis ajourné pour le deuxième trimestre, ce rendez-vous qu'Aït Ahmed qualifie d'historique pourrait être renvoyé à 2006: «Le congrès sera tenu vers la fin de l'année en cours» nous a déclaré M.Karim Tabou, secrétaire national chargé de l'information et de la communication dans un récent entretien. Mais ce dernier a laissé entendre dans la foulée que la date sera révisée en cas d'«évènement politique majeur». La dissolution des assemblées serait-il cet événement majeur auquel a fait allusion notre interlocuteur. En tout cas, le président du parti a réitéré, lors de sa courte visite en Algérie au mois d'octobre, son souhait d'organiser cette rencontre dans les délais arrêtés. Par ailleurs, la direction du parti a reporté la rencontre des élus locaux du FFS qu'elle devait tenir à Ghardaïa ce jeudi, pour des raisons qu'on ignore toujours. Toutes les tentatives de joindre M.Ali Laskri, premier secrétaire national du parti, sont restées vaines. Mais nous avons appris que ce dernier accompagné des secrétaires nationaux se rendra ce jeudi, à Ghardaïa pour rencontrer Kamel Eddine Fekhar, secrétaire national, qui sera libéré au plus tard demain.