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“Je ne solliciterai le peuple que sur ce qu'il sait”
Le chef de l'état à propos de l'amnistie
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2005

Le Présient de la République a également réaffirmé l'engagement des autorités à combattre “le terrorisme qui nous agresse”.
Le président de la République a choisi la date anniversaire de sa réélection pour dévoiler les détails du plan quinquennal 2005-2009. Devant les cadres de la nation, réunis pour la circonstance dans la grande salle du Palais des nations, le chef de l'Etat a laissé libre cours à ses pensées dans un discours où il a alterné lecture protocolaire et digressions qui s'apparentent tantôt à des coups de gueule, tantôt des coups de cœur, mais souvent à une colère noire contre le climat ambiant et le rythme des réformes.
Bouteflika s'est exprimé sur tous les volets de son programme de la réconciliation nationale et l'amnistie générale, de la réforme bancaire en passant par le changement des mentalités, de l'ouverture des frontières, du chômage et bien d'autres questions d'intérêt collectif. Tout est passé au crible avec un état des lieux sans complaisance et un diagnostic des plus sévères sur la conduite des affaires publiques depuis six ans. Le Président, qui a rendu hommage au peuple qui l'a réélu, ne s'est pas contenté de dresser son bilan d'une année d'exercice, soit depuis le 8 avril 2004, mais il est revenu jusqu'à avril 1999 pour parler de ses réalisations.
Cela est dû certainement au fait que rien d'exceptionnel et de palpable n'a été fait depuis une année. Douze mois passés dans les réajustements, les hésitations et la “profonde réflexion” sur les changements à apporter tant sur le plan politique qu'économique. Au début de son intervention, le premier magistrat du pays a tenu à préciser que le peuple s'est exprimé le 8 avril 2004 en toute liberté et en toute démocratie en mettant en avant que la tutelle imposée au peuple algérien au nom de la légitimité historique a bien été levée.
Ce message a le mérite d'être clair. C'est peut-être la première rupture que consacre le rendez-vous électoral d'il y a un an, mais il faut attendre les prochaines années pour voir plus clair sur cette question. La réconciliation et l'amnistie générale, transformées en “tube de l'année” par certains acteurs et organisations en mal d'inspiration, ont été largement abordées, mais surtout explicitées une nouvelle fois par le président de la République. “Les Algériens doivent se réconcilier d'abord avec eux-mêmes et avec leur patrie ensuite.” Et de s'interroger plus tard sur la voie à suivre et comment trouver des solutions à la crise qu'a vécue le pays. Sur le même registre, Bouteflika a levé un peu plus le voile sur le référendum sur l'amnistie générale en précisant qu'il pourrait bien soumettre la question au peuple maintenant, mais affirme-t-il, il faut bien savoir que demander au peuple.
“Je ne solliciterai le peuple que sur ce qu'il sait et je m'engage à appliquer ce qu'il voterait souverainement.” L'amnistie générale n'a pas éclipsé le devoir de poursuivre la lutte contre le terrorisme pour le président de la République qui a martelé : “On va se concentrer sur l'éradication du terrorisme sous toutes ses formes.” Le chef de l'Etat a donc réaffirmé l'engagement des autorités à combattre “le terrorisme qui nous agresse”.
Bouteflika, qui met en avant l'expérience algérienne, a saisi l'occasion pour souligner la nécessité de donner une définition claire et précise au terrorisme sur la scène internationale.
Au passage, il dénonce le deux poids, deux mesures pratiqué par certains pays dans la lutte contre ce fléau. L'autre sujet qui s'est taillé la part du lion dans l'intervention du président de la République est incontestablement le nécessaire changement de la mentalité et du comportement quotidien des Algériens. Il n'a pas lésiné sur les mots pour dénoncer la paresse, le laisser-aller et le manque de dynamisme qui freinent l'effort national du développement : “Vous ne pouvez compter que sur vous-mêmes, réveillez-vous ! Les Algériens doivent travailler s'ils veulent que les choses changent.”Tout au long de son discours, Bouteflika a insisté sur la valeur du travail et du mérite en appelant les jeunes à s'impliquer et à joindre leurs efforts pour bâtir un pays fort. C'est un véritable appel au sursaut national.
Dans la foulée, le chef de l'Etat a énuméré toutes les formes de fraude et de triche dans la société. “Comment peut-on tromper son propre peuple, son propre sang sans remords de conscience ?” s'est-il exclamé avant d'ajouter : “Il y a la fraude dans les arcanes de l'Etat et à l'extérieur, ce n'est pas normal.” Il a appelé les Algériens à se remettre en cause et à abandonner leur habitude de ne plus compter sur l'Etat dans tous les domaines. Le volet économique a eu sa part dans le discours du chef de l'Etat. Au-delà des chiffres et autres statistiques avancés sur les dotations budgétaires allouées à chaque secteur d'activité, Bouteflika n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour assener des vérités sur l'état d'avancement du processus des réformes. Sans les citer nommément, le premier magistrat du pays s'en est pris aux détenteurs des portefeuilles économiques.
Rien n'a été laissé au hasard concernant la réforme bancaire, la construction des logements en passant par l'investissement étranger et l'agriculture.
Bouteflika a dénoncé la lenteur dans la réforme des banques, l'amateurisme et le manque de professionnalisme chez certaines entreprises, les hésitations des investisseurs étrangers et le non-paiement des impôts par les Algériens et particulièrement les exploitants des terres agricoles.
Il n'a pas raté l'occasion pour réaffirmer que l'interdiction absolue du gré à gré dans la cession des marchés publics, le bannissement à jamais du populisme avec le maintien de la solidarité nationale.
Telles sont, entre autres, les orientations données par le chef de l'Etat aux cadres de la nation sur la conduite à tenir dans la mise en œuvre du programme complémentaire et de la croissance économique 2005-2009.
“Ceux qui ont tué ne peuvent plus revenir à la politique”
Tout en insistant sur la réconciliation nationale et l'amnistie générale, le chef de l'Etat a exclu catégoriquement tout retour de l'ex-FIS sur la scène politique. Bouteflika qui a estimé que le rétablissement total de la sécurité reste une priorité et une condition sine qua non pour réussir la démarche de développement national a réitéré le leitmotiv des officiels selon lequel “le dossier du FIS est définitivement clos”. En parlant de l'amnistie générale, le président de la République a déclaré : “Ceux qui ont tué, ont porté atteinte à la dignité et ceux qui ont détruit le pays ne peuvent plus revenir. Ils ont le droit à la vie et à l'oxygène.” Il a exclu également d'amorcer un dialogue politique avec des structures qui ont un contentieux avec le peuple algérien. “Ce n'est plus possible pour ces gens de revenir sur la scène politique de nouveau”, a déclaré Bouteflika. Parlant du terrorisme, il a avancé le chiffre de 200 000 morts et des dégâts matériels de plus de 30 milliards de dollars. Il y a quelques semaines et dans son discours devant les cadres syndicaux de l'UGTA, le président de la République avait annoncé le chiffre de 150 000 morts.
“L'ouverture de la frontière profitera aux trabendistes”
Abordant la récurrente question de l'ouverture de la frontière avec le Maroc, le chef de l'Etat a estimé : “On a peur que cela profite à la contrebande et aux trabendistes. On a peur de nous-mêmes.” Cette réponse relance l'éternel dossier de la mafia des trabendistes qui font sortir les richesses du pays par la frontière. Cette déclaration de Bouteflika vient confirmer les appréhensions de l'Etat algérien sur la question de l'ouverture de la frontière ouest de l'Algérie.
Les petites phrases
- “L'Algérie est devenue un marché, on trouve kech bekhta et fnajel Meriem. On ne doit pas rester comme ça, on doit arriver à exporter.”
- “Pourquoi on importe les roses en plastique ; l'Algérie a-t-elle besoin de ces roses ? Au lieu de ça, pourquoi n'achetez-vous pas des machines de production ?”
- “Personne ne pourrait me donner des leçons de nationalisme et sur la souveraineté.”
- “Pourquoi pendant des années l'aéroport d'Alger n'a pas été achevé ? Il est resté comme des vestiges romains.”
- “Si on veut rester fidèles aux martyrs du 1er Novembre 1954, il faut travailler à faire de l'Algérie une nation prospère et forte qui sera aux premiers rangs sur la scène internationale et pas des fêtes et des soirées de poésiades.”
- “Des jeunes prennent la nationalité française ; cette affaire est dangereuse mais celui qui veut nous quitter, nous aussi on le quitte.”
- “Notre situation est comme celle du monde musulman qui vit des souvenirs de l'Andalousie. On ne doit pas vivre sur notre passé et sur nos gloires, on doit travailler pour rattraper le retard énorme qu'accuse le pays.”
M. A. O.


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