Le dispositif a permis la création de près de 700 000 emplois. Invité du forum de l'ENTV, M. Abdelghani Mebarek, directeur général de l'Ansej, a dressé, hier, un bilan très flatteur de la réforme du dispositif Ansej, lancée en 2004. Ainsi jusqu'au 28 février 2005, 306 000 dossiers ont été déposés auprès de son organisme. 252 000 projets pouvant générer 696 000 emplois ont été étudiés et déclarés éligibles au dispositif. Sur les 134 000 projets parvenus aux banques, 96 000 ont reçu des accords de financement pour un montant de 100 milliards de dinars. 3 285 projets ont été réalisés grâce à un autofinancement de l'ordre de 5,4 milliards de dinars. Ce sont des personnes qui activaient dans l'informel et qui sont ainsi formalisées. En outre, pas moins de 500 microentreprises sont passées au rang de PME. Pour ce qui est du taux de mortalité des entreprises, M. Mebarek a indiqué qu'une étude est lancée en octobre 2004 sur toutes les entreprises créées dans le cadre de l'Ansej et sera finalisée fin 2005. Sur un échantillon de 51 000 entreprises étudiées, il ressort un taux de mortalité de 3,8%. Et 70% des crédits contractés dans le même cadre sont remboursés. Pour M. Mebarek, l'aménagement de ce dispositif, mais aussi et surtout sa large médiatisation ont suscité un grand engouement chez les jeunes. Un grand flux de dossiers est parvenu à l'Ansej. À titre illustratif, M. Mebarek a soutenu que “le nombre de dossiers déposés depuis la réforme du dispositif a dépassé celui de l'ensemble des quatre dernières années”. Des chiffres qui rendent M. Mebarki très optimiste quant au devenir de ce dispositif. “Je suis persuadé que les choses vont s'améliorer davantage”, a-t-il confié. La réforme du dispositif a engendré une très forte croissance en matière de création d'entreprises. Abordant le volet de l'accompagnement des banques, M. Mebarek a reconnu qu'au début “les banques avaient très peu accompagné le dispositif. C'est pourquoi nous avions créé en 1998 un fonds de garantie des crédits. Mais la situation a changé depuis. Aussi 70 des 100 milliards de dinars investis sont-ils des crédits bancaires”. Pour ce qui est de l'hypothèque des biens immobiliers, M. Mebarek a assuré qu'actuellement, “elle est bannié”. “Une convention a été signée avec 5 banques pour la levée définitive de l'hypothèque de biens immobiliers”, a-t-il affirmé. Concernant les pépinières d'entreprises, M. Mebarek a indiqué que trois sont créées à Tizi Ouzou, Tipasa et Médéa. D'autres le seront dans d'autres wilayas de l'intérieur du pays. Ce sont des ex-Galeries algériennes (47 structures dans 27 wilayas) et autres Souks El-Fellah (122 structures dans 27 wilayas) qui sont récupérés par l'Ansej pour être aménagés en locaux au profit des jeunes qui ont un problème de foncier industriel. Car la rareté du foncier industriel contrarie la création d'entreprises. L'amendement du code du commerce supprimant la disposition obligeant les jeunes à avoir un bail de location de 23 mois est de nature à “libéraliser le marché de l'immobilier”. Et d'ajouter : “Un verrou a sauté. La demande de locaux est tellement importante que ce créneau de réalisation de locaux industriels est assez porteur. Il faut réhabiliter le métier d'aménageur foncier.” Pour ce qui est de la suppression du financement des projets dans l'activité des transports, M. Mebarek a assuré que cela est dû à la désorganisation du secteur et non pas à sa saturation. “Ce n'est pas définitif. Dans trois wilayas, on a rouvert l'activité”, a-t-il précisé. M. Mebarek a relevé le phénomène récurrent du retour au pays de jeunes Algériens installés à l'étranger pour le lancement de leur propre entreprise. Par ailleurs, M. Mebarek a démenti que son organisme ait financé un projet de création d'une chaîne de télévision privée, Algérie Première. Son propriétaire a bénéficié d'un financement Ansej, il y a trois ans, pour la création d'une entreprise de l'audio-visuel. A. C.