Une réunion nationale des responsables du secteur des ressources en eau est prévue cette semaine à l'effet de prendre les mesures nécessaires pour faire face à la situation d'urgence. La faiblesse de la pluviosité durant les trois derniers mois, une période cruciale pour le secteur agricole notamment, risque d'influer négativement sur la production agricole du pays. La campagne céréalière, pour ne citer que cette filière, risque de connaître d'énormes difficultés quant au rendement étant donné que pendant cette importante phase, les pluies se sont faites rares. Les précipitations exceptionnelles, enregistrées du reste en janvier, ne peuvent constituer un atout majeur à même de garantir une récolte saisonnière acceptable. C'est dire que cette filière stratégique, dont dépend la sécurité alimentaire du pays, continue à évoluer au gré des facteurs climatiques. La production céréalière continue à subir les effets des facteurs climatiques. Lors de la campagne 2015-2016, faut-il le rappeler, le stress hydrique a fait perdre au secteur agricole plus d'un tiers de la superficie ensemencée, soit une déperdition d'un million d'hectares semés. Pourtant, des solutions compensatoires existent bel et bien puisqu'elles sont pratiquées par de nombreux pays à travers le monde. Il est, en effet, possible d'améliorer les rendements en recourant à de nouvelles techniques de production et d'irrigation. Il s'agit, en fait, de désigner les zones qui peuvent bénéficier d'une irrigation d'appoint à la seule condition que cette méthode, dont le coût est important au regard des équipements à mettre en œuvre, à savoir des pivots d'irrigation (circulaires ou linéaires selon le cas), doit être compensée par des rendements conséquents, sur des surfaces importantes. En Algérie, des experts affirment que pas moins de 10% des terres dédiées aux cultures céréalières bénéficient de l'irrigation compensatoire. L'objectif pour 2019 est de porter cette superficie à 600 000 hectares pour répondre aux besoins du pays en blé. Ces contre-performances dans la filière risquent de se reproduire si le programme d'irrigation d'appoint, enclenché d'ores et déjà, n'avance pas au rythme voulu. Cette lenteur s'explique par le manque flagrant en ressources hydriques que connaît actuellement le pays. D'où l'urgence d'inciter les wilayas concernées de mettre en œuvre le plan l'irrigation d'appoint. Car une baisse de la productivité agricole entraînera des difficultés à assurer la sécurité alimentaire dans le pays ou aggravera celle-ci (insécurité) et engendrera fatalement une hausse des prix des denrées alimentaires. Des camions-citernes comme solution ! Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a déclaré mercredi dernier qu'une réunion nationale des responsables du secteur était prévue cette semaine à l'effet de prendre des mesures palpables pour aplanir les difficultés auxquelles font face certaines wilayas en matière de distribution de l'eau. La rencontre se penchera sur la recherche de solutions à prendre durant la saison estivale où la demande en eau est en hausse, a précisé le ministre. "Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour garantir un approvisionnement permanent et adéquat de l'eau au profit des citoyens même si cela requiert la mobilisation des citernes de l'Entreprise algérienne des eaux (ADE) afin d'atténuer la perturbation d'approvisionnement que connaissent certaines wilayas", a précisé le ministre. L'ADE a mis 120 camions-citernes à la disposition des communes non gérées par l'établissement et se trouvant, surtout, à l'intérieur du pays et dans le Grand-Sud, et ce, pour les aider à faire face aux difficultés de l'AEP signalées ces dernières semaines. Le recours aux citernes pour alimenter les populations dénote de ce fait de la rareté de l'eau à laquelle sera confronté le citoyen pendant l'été. Avec la période de fortes chaleurs et l'augmentation de la consommation, les ressources disponibles dans les communes, déjà limitées en temps normal, sont soumises à de fortes tensions. M. Necib parle de 10 wilayas qui souffrent de problèmes de distribution, notamment dans la région Est du pays. Il a même indiqué que les services du ministère "avaient déterminé les causes dans chaque wilaya et œuvrent à la résolution de ce problème". Reste à savoir si le niveau de remplissage des barrages qui a atteint 68% contribuera à diminuer un tant soit peu ce déficit. B. K.