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Entretien avec le ministre de l'agriculture, abdeslam chelghoum : «Cibler les subventions agricoles pour réduire la facture des importations»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 02 - 11 - 2016

Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum, a passé en revue les grandes lignes de la politique adoptée par le gouvernement afin de se libérer du joug des importations. Aussi, il a développé à travers l'entretien qu'il a accordé au Temps d'Algérie les mécanismes apportés en matière de soutien aux filières stratégiques (lait, céréales, pomme de terre, tomate industrielle), en avançant des données chiffrées sur l'accès au foncier agricole. L'autre thématique abordée est en lien avec les investissements étrangers engagés dans les filières agricoles. Il s'agit de grandes exploitations susceptibles d'apporter, selon le ministre, un grand apport pour la disponibilité des produits agricoles, voire dégager un potentiel pour l'exportation.
Le Temps d'Algérie : Les produits alimentaires constituent le chapitre le plus important dans les subventions. Avec la crise financière actuelle, des voix s'élèvent pour demander un ciblage et lutter contre le gaspillage. Quelle est votre position ?
Abdeslam Chelghoum : Dans le cadre de la substitution des importations et de l'approvisionnement régulier du marché national en produits agricoles, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche travaille sur le ciblage des subventions agricoles axées sur l'augmentation des productions, l'amélioration des rendements et la régulation des filières des produits alimentaires de base (blé, légumes secs, lait cru, pomme de terre, tomate industrielle, fourrages…). Le secteur encourage également la modernisation de l'agriculture à travers la facilitation d'accès aux crédits bonifiés pour encourager les investissements liés à l'acquisition d'équipements d'irrigation économiseurs d'eau, à la mécanisation des opérations culturales des cultures stratégiques (moissonneuses-batteuses, planteuses-récolteuses de pomme de terre et de tomate industrielle, ensileuses de fourrages…) ainsi qu'au développement des infrastructures de stockage, de conservation et de conditionnement. Il faut aussi rappeler que le ministère a lancé, depuis les années 2000, des programmes ciblant l'exploitation optimale des ressources naturelles, tout en veillant à leur préservation, dont notamment la reconversion et l'utilisation des terres marginales en plantations arboricoles utiles et économiques (oléiculture, espèces rustiques…), la valorisation et la protection des ressources hydriques par l'encouragement à l'utilisation des systèmes d'irrigation économiques, l'intensification et la diversification des productions pour améliorer l'offre locale et réduire les importations pour les produits stratégiques d'une part et développer des segments d'exportation pour les produits présentant des avantages comparatifs.
La poudre de lait et les céréales représentent une part importante dans la facture des importations. Les efforts des pouvoirs publics, pour la réduire, semblent tarder à donner leurs fruits. Comment expliquez-vous cette situation ?
Ces deux produits occupent une place importante dans la consommation alimentaire pour lesquels l'Etat mobilise une enveloppe financière conséquente pour le soutien des prix à la consommation (lait pasteurisé, farine…). Par ailleurs, les efforts du secteur se polarisent sur l'amélioration de la production de ces deux produits pour réduire autant que possible leur importation. Dans ce cadre, les actions visant l'amélioration de la production laitière portent notamment sur le soutien à la modernisation des élevages, l'amélioration de l'offre et de la qualité des fourrages, l'encadrement et le soutien à la collecte du lait cru… celles concernant les céréales portent le soutien à l'inutilisation des intrants (semences, fertilisants…), la facilitation à l'accès aux crédits d'exploitation et d'investissement, de campagne. Il faut aussi noter que pour ces deux filières stratégiques, une priorité est accordée pour la création de grandes exploitations intégrées dans le cadre des programmes de mise en valeur des terres par la concession. Par ailleurs, il convient de souligner les efforts consentis pour la rationalisation des importations afin de réduire la lourde facture alimentaire, par la réduction du gaspillage, l'utilisation raisonnable des produits importés.
La campagne labours-semailles peine à être lancée à cause de l'absence de précipitations. Certains experts craignent fortement, car le cycle climatique a connu un bouleversement sans précédent. Il pleut de moins en moins. Quelle solution peut-on envisager dans ce cas ? Est-il possible de compter uniquement sur les projets d'irrigation ?
Au plan climatique, ce début de campagne est marqué par des pluies qui ont touché essentiellement les zones céréalières de l'Est et du Centre du pays, contrairement à la région Ouest où la pluviosité a été moins importante. La campagne a été lancée dans des conditions normales, grâce à la disponibilité des intrants au niveau des coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) répartis sur l'ensemble des zones céréalières, suivies et coordonnées par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ainsi, au 27 octobre 2016, la superficie labourée avoisine 1,5 million d'hectares contre à peine 500 000 hectares à la même date de la campagne précédente. Les opérations de semis viennent quant à elle de débuter, enregistrant près de 70 000 ha ensemencés en orge, superficie quasiment identique à celle de l'année écoulée. Pour le suivi de cette campagne, un dispositif d'encadrement rapproché est mis en place s'appuyant sur des cellules locales d'animation et de suivi au niveau de chaque wilaya et qui sont en liaison permanente avec le comité de suivi de la campagne mis en place au niveau du MADRP regroupant les directions centrales concernées, les organismes chargés des approvisionnements et les institutions technico-administratives du secteur. Sur le plan climatique, il faut souligner que le déficit pluviométrique est de plus en plus marqué au niveau de nos zones céréalières. Pour y faire face, un programme d'irrigation d'appoint est en cours de mise en œuvre. Ainsi, la superficie irriguée en appoint qui oscillait entre 100 000 et 150 000 ha les années précédentes connaîtra une évolution progressive qui atteindra 600 000 ha à moyen terme, à la faveur d'un programme spécifique auquel son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, accorde une attention particulière. Un suivi permanent, au quotidien, est engagé pour assurer le bon déroulement de la campagne en cours.
Le difficile accès au foncier agricole a été souvent cité comme un frein pour le développement du secteur. Le système de concession a été adopté, mais on ignore à présent ses retombées. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Il est indéniablement reconnu que l'accès au foncier en tant que facteur de production et la sécurisation de ses utilisateurs constituent des instruments de garantie et de dynamisation de l'acte d'investissement économique.
Aussi, c'est dans cet esprit qu'est intervenue la décision de Son Excellence le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, d'adopter la concession comme unique mode d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Et, force est de reconnaître que cette décision est venue à point nommé pour mettre fin à un débat sur le devenir et le mode de gestion de cette frange de terres, de 2,5 millions d'hectares, considérées comme étant les plus fertiles. Ainsi, consacré par la loi d'orientation agricole, en son article 17, et défini par la loi n° 10-03 du 15 août 2010 et les textes subséquents, le mode de concession se fixe comme objectifs principaux : sécuriser les exploitants agricoles et leurs enfants à travers la délivrance d'actes de concession individuels cessibles et transmissibles, créer, à long terme, un marché foncier des droits de concession qui drainera les grands porteurs de projets disposant de moyens financiers et de savoir-faire, constituer des exploitations agricoles individuelles à partir des exploitations agricoles collectives existantes, sous réserve du respect de la viabilité de l'exploitation, la forme collective, comme chacun le sait, constitue actuellement une contrainte au développement de l'investissement, notamment pour l'accès au crédit. Cette mesure, également, régularisera des situations pendantes depuis la mise en œuvre de la loi de 1987. En effet, l'écrasante majorité des exploitants des 31 000 exploitations agricoles collectives ont procédé à des partages informels, à l'amiable, sans toutefois aucune possibilité d'accès au crédit bancaire garant d'un accroissement des investissements, «booster» l'investissement agricole sur le tiers des terres du pays, en permettant notamment l'accès au crédit bancaire à travers l'«hypoticabilité» du droit. Mettre en place le dispositif de partenariat des exploitations agricoles des terres du domaine privé de l'Etat, régies par la loi 10-03 du 15 août 2010. Cette mesure permettra également de drainer les capitaux privés vers l'agriculture et rendre transparentes les relations entre les exploitants agricoles et des tiers puisque la loi oblige la contractualisation devant notaire.
En termes de situation chiffrée, arrêtée au mois de septembre 2016, la mise en œuvre du mode d'exploitation à travers, notamment, la conversion de l'ancien droit de jouissance en droit de concession se présente comme suit : sur les 219 406 actes devant être établis correspondant au nombre d'exploitants bénéficiaires de terres agricoles de l'Etat, 175 728 actes ont été établis, le reste des cas concerne, pour la quasi-majorité, les dossiers différés car «grevés» de contentieux avec l'administration ou de litiges entre héritiers ou entre les exploitants eux-mêmes. Sur les 223 établissements et organismes publics affectataires de terres agricoles du domaine privé de l'Etat, 164 ont été régularisés, le reste des dossiers est en cours de traitement.
Par ailleurs, la mise en œuvre du mode de concession a permis de mettre en place de nouveaux dispositifs permettant d'augmenter les superficies agricoles utiles (SAU) à travers la mise en valeur de terres considérées «indomptables», mais également encourageant l'investissement agricole, d'une part, et ouvrant l'accès au foncier agricole pour les jeunes, d'autre part. Il s'agit du dispositif de création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage, lequel dispositif a été consolidé par des mesures de facilitations en direction des projets intégrés et inscrits dans le cadre des filières stratégiques, tous les efforts consentis convergent vers la réduction des importations et, à terme, l'augmentation des exportations des produits agricoles.
Dans ce cadre, il y a lieu de savoir que plus de 550 000 hectares de terres à mettre en valeur ont été attribuées aussi bien aux jeunes qu'aux investisseurs, même si la part des investisseurs est plus importante en raison des besoins en capitaux.
On parle de plus en plus de partenariat et d'investissements dans le secteur agricole venant de la part des Algériens établis à l'étranger. Certains n'hésitent pas à dénoncer des blocages au niveau de l'administration locale...
Un engouement important des investisseurs algériens établis à l'étranger est enregistré dans le cadre du programme de mise en valeur des terres par la concession. A l'effet d'accompagner pour l'aboutissement des projets agricoles ciblés, des organes de facilitation ont été mis en place, une cellule, au niveau central, chargée de l'orientation des investisseurs et de leur accompagnement pour l'aboutissement des projets ciblés, un comité interministériel ad-hoc chargé de l'examen des demandes de réalisation d'équipements s'inscrivant dans le cadre des investissements agricoles. En plus des organes précités, une commission d'orientation du développement agricole au niveau décentralisé (wilaya) est mise place pour renforcer les actions de facilitation et d'accompagnement au profit des porteurs de projets agricoles afin d'accélérer la mise en place des investissements et de contribuer à l'encadrement et à l'orientation technique adéquats pour la concrétisation desdits projets.


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