Réagissant à la violence qui prend de l'ampleur dans les enceintes universitaires, et dont ont été victimes deux enseignants, Bachir Serhan Karoui, assassiné par des étudiants à l'université de Khemis-Miliana, et Mohamed Mili, qui a failli aussi perdre la vie suite à son agression par des étudiants à l'intérieur de l'université de M'sila, des enseignants doctorants, recteurs, maîtres de conférences... adhèrent à une lettre ouverte adressée au Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Les instigateurs de la démarche constatent "le glissement imperceptible depuis plusieurs années de la rigueur universitaire vers l'acceptation progressive de règles et de pseudo-règles issues d'une population estudiantine, fort heureusement minoritaire, s'autoproclamant défenseurs des droits de l'étudiant pour négocier l'obtention des diplômes par le moindre effort (...) Il nous serait tout à fait impardonnable de ne pas réagir et exprimer ici notre propre désarroi face à l'avenir de notre université". À ce titre, ils exigent une exclusion définitive du système universitaire des auteurs de ces crimes, des poursuites judiciaires contre eux. Ils demandent aussi "une reconnaissance et une gratification au degré le plus élevé de la nation et à titre posthume pour notre jeune collègue Karoui Serhan" et "la mise en chantier d'écriture d'une charte de l'université algérienne".