Les dirigeants du mouvement rifain Hirak ont insisté dans un communiqué rendu public le 29 juin sur leur rejet des pratiques du ministère marocain de l'Intérieur, consistant en un recours systématique aux violences policières comme unique moyen pour résoudre la crise qui dure depuis 7 mois. Dénonçant la politique d'arrestations arbitraires des manifestants, les signataires du communiqué ont particulièrement regretté la décision des autorités de placer en état de siège la région du Rif, empêchant la population de se déplacer en violation de son droit constitutionnel et des autres lois du royaume. Indiquant que cet "état de siège" a été accompagné par des pratiques policières touchant à la dignité des citoyens, et par des arrestations arbitraires massives, le communiqué souligne que le point culminant aura été la nuit de mardi 27 juin, au cours de laquelle la ville d'Imzouren a été investie par les forces de police. Celles-ci ont réprimé la population en usant des gaz lacrymogènes et interpellant un grand nombre de personnes, précise cette source. Saluant toute la population de la région pour son militantisme, la commission d'information et de communication du Hirak populaire du Rif apporte un démenti catégorique à toutes les informations données par le ministère marocain de l'Intérieur et colportées par les médias officiels. Elle appelle tous les médias désireux d'avoir l'information, juste de se rendre dans le Rif et se rapprocher de ses structures pour s'assurer de la véracité des faits rapportés. Réaffirmant enfin le caractère pacifique du mouvement de contestation rifain, et rappelant que le dialogue est la seule voie de règlement de la crise, le communiqué met l'accent sur les conditions de libération de toutes les personnes du Hirak interpellées depuis le début et d'allégement de la politique de répression pour négocier. Merzak Tigrine