Le chantier du tronçon autoroutier de la 4e rocade reliant Hannacha à Berrouaghia sur 33 km avance au ralenti après la mesure de compression décidée par l'entreprise italienne Condotte, réalisatrice du projet. En effet, l'entreprise a déjà libéré 120 travailleurs sans le paiement de leurs salaires des mois de mai et juin et sans le versement des primes et cotisations afférentes au chapitre des œuvres sociales, selon le secrétaire général de la section syndicale du chantier. "Il est même dans l'intention de l'entreprise de se séparer de 100 autres travailleurs vers la fin du mois de juillet, si aucune solution au problème de créances détenues sur le maître de l'ouvrage, en l'occurrence l'Agence nationale des autoroutes (ANA), n'est pas rapidement trouvée", a-t-il informé. Se débattant dans une asphyxie financière du fait du cumul des créances, explique-t-on, l'entreprise a pu faire face au paiement des mois de mars et d'avril après le versement d'une 1re tranche par le maître de l'ouvrage. Ne pouvant plus continuer à supporter les charges financières induites par le chantier, l'entreprise a procédé à une 1re vague de compressions de 120 travailleurs à la fin du mois de juin, alors qu'une autre vague aura lieu à la fin du mois en cours, selon le même responsable syndical. Ayant démarré avec 500 travailleurs, le chantier ne conservera plus que la moitié de ses effectifs de départ et risque d'aller vers la décision de fermeture du chantier après avoir transféré les travailleurs expatriés. La perte des emplois est lourdement ressentie dans une zone où sévit un chômage endémique, obligeant des travailleurs libérés à faire la manche devant les boulangeries pendant le mois de Ramadhan, a-t-on confié. Selon Kamel Bensalah, secrétaire de la section syndicale, il est attendu du maître de l'ouvrage de venir en aide aux travailleurs libérés et d'inciter à leur réintégration par l'entreprise en épurant les situations en instance de paiement par l'ANA. Même en ayant saisi les services de l'inspection du Travail, l'entreprise italienne persiste à brandir le prétexte de la cessation de paiement, se disant obligée de recourir à la compression du personnel sans même payer aux travailleurs libérés leurs salaires et leurs droits sociaux. D'ailleurs, aucun versement au titre des cotisations aux œuvres sociales n'a été effectué par l'entreprise Condotte depuis le mois de janvier 2016, a déclaré le secrétaire général de la section syndicale pour qui il y a urgence à sauver une situation qui s'achemine vers la fermeture de tout le chantier. M. EL-BEY