Une situation dramatique pour près de 500 travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les travailleurs du chantier du tronçon autoroutier de la 4e rocade reliant Hannacha à Berrouaghia sont entrés en grève illimitée hier, avons-nous appris auprès du secrétaire de la section syndicale UGTA. "Un préavis de grève a été émis par la section syndicale en date du 11/05/2017 et envoyé à la direction du maître d'œuvre, en l'occurrence la société italienne Condotte, et au maître de l'ouvrage : l'Agence nationale des autoroutes (ANA). Face à l'absence de réaction des parties destinataires aux appels répétés des travailleurs qui n'ont pas perçu les salaires des 3 derniers mois, le décision de recourir à la grève a été inévitable faute d'autre alternative." L'on rappelle que l'entreprise réalisatrice se débat dans une situation d'asphyxie financière qui dure depuis plusieurs mois du fait du cumul des créances détenues sur le maître de l'ouvrage auxquelles s'ajoutent les frais induits pour le fonctionnement du chantier. Autre difficulté : l'alimentation du chantier en énergie électrique a été suspendue, il y a une semaine, par Sonelgaz, qui a aussi mis en demeure l'entreprise de payer 50% du montant de sa consommation avant tout rétablissement du courant électrique. C'est une situation dramatique pour près de 500 travailleurs qui ne savent plus à quel saint se vouer pour éloigner le spectre d'une fermeture du chantier à quelques jours seulement du début du mois sacré, dira Kamel Bensalah, secrétaire de la section syndicale. "C'est le 3e mois sans salaires pour les travailleurs qui craignent qu'il soit mis fin à leurs contrats qui arrivent à terme à la fin du mois de juin pour une fermeture du chantier." Comme déjà signalé par le syndicat, la société italienne est dans l'incapacité d'honorer ses factures d'achat auprès de ses fournisseurs dont le montant avoisine 13 milliards de centimes et que pour la boucherie industrielle de Berrouaghia, elle est redevable de près de 1,2 milliard de centimes. Les travailleurs ont crû à une solution après la visite d'un responsable de l'ANA dépêché en mars sur le chantier et qui s'est entretenu avec la direction de l'entreprise, mais depuis sa venue, aucune perspective n'est venue s'offrir aux travailleurs. En cessation de paiement, l'entreprise italienne, qui s'est vue obligée de mettre en congé des travailleurs, seule solution trouvée en attendant de voir aboutir ses démarches pour le règlement des situations impayées, fait face à une grève illimitée dont elle ne se sent pas responsable, explique-t-on. Car, de l'avis du secrétaire de la section syndicale, les travailleurs ne doivent pas être abandonnés à leur sort par les différentes parties et par les autorités du pays, d'autant que dans leur majorité, ils ont des familles à faire vivre. L'on apprend que pour les mêmes raisons, le chantier du tronçon autoroutier situé dans le prolongement de celui confié à Condotte, détenu par une entreprise turque, a été fermé et ses travailleurs libérés