En dépit des promesses maintes fois réitérées sur le règlement de la situation financière dans laquelle se débat le projet de réalisation du tronçon autoroutier reliant Hannacha à Berrouaghia sur 33 km, la société italienne détentrice des travaux menace de mettre à exécution sa décision de fermeture du chantier. Comme première mesure préconisée par la direction de l'entreprise italienne Condotte, qui n'arrive plus à supporter l'asphyxie financière engendrée par le non-paiement de ses créances détenues sur le maître de l'ouvrage, en l'occurrence l'ANA (Agence nationale des autoroutes), le recours à la mise en congé de ses travailleurs. Le partenaire social UGTA n'arrête pas de dénoncer la mesure en tirant la sonnette d'alarme sur les risques d'une mesure de fermeture du chantier qui mettra en chômage quelque 500 travailleurs, à quelques jours seulement du mois de Ramadhan, a indiqué Kamel Bensalah, secrétaire général de la section syndicale UGTA. "C'est le 3e mois sans salaire pour les travailleurs qui craignent qu'il soit mis fin à leur contrat qui arrive à terme à la fin du mois de juin pour une fermeture du chantier. Car le montant des situations impayées détenues par la société Condotte sur le maître de l'ouvrage ANA qui dépasserait les 13 milliards de dinars ne lui laisse aucun autre choix." Ladite société italienne est dans l'incapacité d'honorer ses factures d'achat auprès de ses fournisseurs dont, pour l'exemple, celle détenue par la seule boucherie industrielle de Berrouaghia dont le montant avoisine 1,2 milliard de centimes. Selon le même responsable syndical, aucune perspective n'est venue s'offrir aux travailleurs que celle d'envisager un moyen pour se faire entendre, d'autant que la direction de l'ANA continue de se murer dans un silence incompréhensible. "La visite du chantier par un responsable dépêché par la direction générale de l'agence, en mars dernier, n'a rien donné, en dépit des promesses données au dirigeant de la société italienne." La société déclare être en cessation de paiement, se voyant même obligée de mettre en congé ses travailleurs algériens et d'affecter les travailleurs expatriés vers d'autres chantiers en Algérie, seule solution trouvée en attendant de voir aboutir ses démarches pour le règlement des situations impayées qu'elle détient, est-il expliqué. Selon M. Bensalah, il s'agit d'agir au plus vite et ne pas abandonner les travailleurs à leur sort, d'autant que dans leur majorité, ils ont des familles à faire vivre et pour lesquelles, ils sont prêts à tout tenter. Le projet qui ne progresse qu'au ralenti, n'ayant atteint qu'un taux d'avancement inférieur à 30%, accuse un retard qu'il n'est plus facile de rattraper, d'autant qu'aucune facture de la société Condotte n'a été payée depuis le mois d'août 2016.