Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, a mis jeudi la pression sur le tribunal arbitral du sport (TAS algérien), sommé de rendre son verdict le plus tôt possible dans l'affaire opposant plusieurs fédérations sportives nationales qui contestent l'élection de Mustapha Berraf à son bureau au Comité olympique et sportif algérien (COA). "J'ai rencontré le président du TAS, Me Bachi, et je lui ai demandé d'annoncer la décision du tribunal, soit en déboutant les fédérations soit en leur donnant gain de cause. Ce n'est pas normal de laisser traîner l'affaire tout ce temps", a déclaré El-Hadi Ould Ali lors d'un point de presse. Ayant pris parti pour les contestataires, alors qu'il aurait dû rester neutre en tant que représentant du gouvernement garant du respect de la loi, Ould Ali s'est montré en effet agacé par "l'inertie" du TAS. "Nous saluons le TAS pour avoir enregistré l'affaire. Je souhaite que la décision prise soit équitable. Nous ne demandons que le respect des lois et des valeurs du sport dans cette affaire", ajoute-t-il. Plusieurs fédérations sportives algériennes ont contesté la réélection de Mustapha Berraf pour un nouveau mandat olympique à la tête du COA, au moment où le Comité international olympique (CIO) les a déboutés en validant la reconduction de Berraf, appelant au retour d'un "climat de sérénité dans l'intérêt du sport algérien". Par ailleurs, lors de ce point de presse, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, s'est de nouveau attaqué au COA et à la gestion du dossier de la préparation des Jeux olympiques de Rio. Une inspection a été diligentée pour enquêter sur le sort des 31 milliards de centimes réservés à la préparation des Jeux olympiques de Rio dont une bonne partie n'a pas servi directement à la préparation des athlètes. "Je veux évoquer aussi la location de l'avion charter qui a transporté, outre les athlètes, 12 familles dont celle du chef de délégation Ammar Brahmia. Je cite Brahmia parce qu'il a démenti cette information, s'attaquant aux sportifs et aux journalistes, alors que les images diffusées par une télévision privée prouvent le contraire. Chaque membre étranger à la délégation a payé 50 000 DA pour être dans l'avion. Le virement a été fait en décembre 2016, les jeux se sont déroulés en août et la réservation est datée de mai. Je pense que la régularisation de la situation s'est déroulée après les infos rapportées par les médias", martèle Ould Ali. Le ministre de la Jeunesse et des Sports pose une question importante, mais pourquoi il a attendu tout ce temps justement pour porter des accusations pareilles, alors que, comme il l'avoue lui-même, la presse, dont Liberté avait fait ces révélations en septembre dernier, au retour de la délégation algérienne de Rio ? Le MJS a mis 10 mois pour accuser Brahmia En vérité, Ould Ali comptait sur Brahmia pour destituer Berraf de la présidence du COA, mais une fois qu'il s'est avéré que Brahmia a choisi le camp de Berraf, il a décidé de le descendre en flammes dans la presse. Pour ce qui est de l'affaire de l'enveloppe des 31 milliards, le COA a déjà répondu à ce sujet. "Le MJS parle d'une somme de 31 milliards de centimes. De quoi s'agit-il au juste ? En fait, il faut que l'opinion publique sache que pour participer aux derniers Jeux olympiques et africains, et pour les besoins de la construction du centre de regroupement des équipes nationales de Souidania (Alger), le COA a avancé la somme de 31 milliards que le MJS a remboursée entièrement depuis quelque temps. Les remboursements ont été effectués par les services du MJS sans aucune réserve, sur la base d'un rapport sur ces dépenses. Ce rapport a été du reste présenté dans le bilan financier du COA, adopté récemment à l'unanimité par l'assemblée générale du COA. Quelques mois plus tard, après avoir pourtant remboursé ces 31 milliards, suite je suppose à une enquête approfondie du MJS, ce même MJS vient nous parler d'anomalies, il faut avouer que c'est un peu léger, car les réserves devaient être faites raisonnablement avant, mais pas après coup. Qu'à cela ne tienne, nous avons envoyé nos explications tel que souhaité par la tutelle, bien que nous n'ayions pas été saisis officiellement d'une telle demande d'explication mais par voie de presse", avait affirmé le COA en juin dernier à Liberté. SAMIR LAMARI