Le retournement de situation militaire en Syrie en faveur de l'armée de Bachar al-Assad a eu pour conséquence de modifier la position des pays occidentaux, qui ne font plus de son départ une condition sine qua non pour une sortie de crise. Après Londres, qui avait modéré sa position avec l'arrivée de Boris Johnson à la tête de sa diplomatie, et Washington, depuis la prise de fonctions de Donald Trump, c'est au tour de Paris de changer de cap dans le même sens. Et c'est le nouveau locataire de l'Elysée, Emmanuel Macron, qui s'est chargé de le confirmer lors de sa conférence de presse commune avec son homologue américain le 13 juillet. "Nous avons en effet changé la doctrine française à l'égard de la Syrie pour pouvoir avoir des résultats et travailler de manière très étroite avec nos partenaires, en particulier les Etats-Unis d'Amérique", avait déclaré le chef de l'Etat français, avant de souligner : "Dans ce contexte-là, je ne fais pas du départ et de la destitution de Bachar al-Assad une condition préalable à l'intervention de la France." "Nous avons une volonté : construire une solution politique dans la durée, inclusive", a affirmé Emmanuel Macron, tout en faisant observer que "d'évidence" des représentants du président syrien participeraient aux discussions. Quant à Berlin, elle n'a pratiquement jamais fait du départ d'Al-Assad une question centrale du règlement de la crise syrienne, même si elle a parfois estimé que cela faciliterait les négociations. Ce changement de cap de l'Occident ne s'explique que par l'évolution de la situation militaire sur le terrain, désormais sous le contrôle de l'armée de Bachar al-Assad. Les conséquences de ce retour en force, grâce au soutien de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais, est l'acceptation du cessez-le-feu par plusieurs parties du conflit, qui facilite les discussions. Les dernières informations, rapportées par le site Sputniknews, font état de l'adhésion de 2022 localités syriennes à l'accord de cessez-le-feu. "Ces dernières 24 heures, sept accords de cessez-le-feu ont été signés dans la province de Homs, portant le nombre de localités signataires à 2022", a indiqué un communiqué du ministère russe de la Défense. La même source a indiqué que les parties en conflit ont poursuivi les négociations visant à mettre un terme aux combats avec les groupes de l'opposition armée dans les provinces d'Alep, d'Idlib, de Damas, de Hama, de Homs et de Quneitra. Au vu de tous ces développements, une sortie de crise paraît désormais plus proche que jamais, d'autant plus que des avancées, même minimes, ont été enregistrées lors des dernières négociations inter-syriennes à Genève. C'est ce qu'a confirmé le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU à Genève, Boris Borodavkin, qui a également estimé que d'autres progrès seront enregistrés lors des prochains rounds de discussions. Merzak Tigrine