D'honnêtes citoyens apprennent, au moment du retrait de leur casier judiciaire, qu'ils ont été condamnés à de lourdes peines de prison à cause d'anomalies dans la transcription des noms et prénoms. L'état civil a été le thème d'une journée d'étude organisée, hier, au Musée du moudjahid d'Oran à l'intention des élus des 26 communes de la wilaya et des agents chargés de la gestion de ce service au niveau de ces entités administratives de base de la wilaya d'Oran. Cette rencontre, mise sur pied par la cour en collaboration avec la wilaya, est destinée à “mieux diagnostiquer la réalité de ce service d'utilité publique en vue de le hisser aux exigences de l'heure”, a notamment souligné dans son intervention le procureur général qui a animé les débats en compagnie du président de la cour et du directeur de la réglementation et de l'administration générale (Drag). “L'état civil exprime le niveau d'organisation et d'évolution de l'état et de la société”, a indiqué le magistrat qui a exhorté les élus à accorder une importance particulière à ce service, d'autant, a-t-il fait remarquer, que plusieurs anomalies ont été constatées dans sa gestion, dont la mauvaise transcription des noms et prénoms des administrés, les erreurs dans l'enregistrement de leurs date et lieu de naissance ainsi que l'illisibilité des caractères dans la transcription de leur généalogie. “Plus des 2/3 des requêtes introduites par les citoyens auprès de la cour d'Oran sont dus à ce genre d'anomalies”, a précisé l'intervenant qui a signalé des cas “d'honnêtes citoyens ayant appris, au moment du retrait de leur casier judiciaire, qu'ils avaient été condamnés à de lourdes peines de prison à cause de ces anomalies”. “Le faible niveau de qualification professionnelle des agents communaux affectés aux services de l'état civil de plusieurs communes de la wilaya explique, entre autres, cet état de fait”, a indiqué pour sa part le Drag dont l'administration procède, actuellement, à une opération de contrôle au niveau des communes de cette collectivité locale. Le même responsable, qui a préconisé la multiplication de ce genre de rencontres au profit des élus et des agents municipaux, a annoncé que son administration s'apprête à lancer un dispositif sans préciser toutefois ses contours spécifiques à la plus grande commune du pays qu'est Oran-ville. Cette dernière “consomme à elle seule 3 millions d'imprimés d'état civil sur les 7 millions destinés annuellement à l'ensemble de la wilaya”, a-t-il indiqué. R. N.