Pour les amateurs de randonnées, il n'y a rien de mieux qu'une balade dans les alentours, histoire de se dégourdir les jambes et de faire le plein d'oxygène. Après quelques heures de marche tonifiante pour les randonneurs, on arrive au lieudit Aswel. La route sinueuse dévoile, virage après virage, un paysage magnifique. Des collines oubliées vous renvoient leurs reflets parsemés çà et là, comme des étoiles. Des sommets de rochers éventrant des coins de verdure laissent passer un tapis de verdure échappant aux incivilités humaines pour montrer encore que Dame Nature résiste tant bien que mal aux empreintes des passants et aux feux des pyromanes. Une harmonie presque parfaite, les quelques bovins paissent paisiblement ou sommeillent aux abords de la route, ce qui apporte un plus au charme des montagnes. Une halte s'impose à chaque point d'eau pour se rafraîchir le gosier, reprendre des ailes et continuer son petit bonhomme de chemin. Le ronflement des moteurs croise le bourdonnement et le chant des cigales ; les figues, c'est pour bientôt ! "Il y avait plus de 300 sources d'eau sur le versant du Djurdjura, selon la carte hydrographique, avant que la majorité ne soit captée pour les besoins d'alimentation en eau potable des villageois", nous dira Ammi Ali, un vieil ami des montagnes. Par ailleurs, pour les amateurs de randonnée, il n'y a rien de mieux qu'une balade dans les alentours, histoire de se dégourdir les jambes. De l'autre versant, quelques amateurs de parapente s'y prêtent pour faire de très beaux sauts. Les plus nonchalants, eux, s'offrent un bain de soleil sur le tapis et prennent le temps de rêvasser loin de la pollution cauchemardesque de la ville. "Je suis un mordu de la montagne, je viens presque tous les week-ends faire le plein d'oxygène et à pleins poumons, ce qui me permet de supporter une semaine de labeur stressant", confie Mohamed, un homme d'un âge certain, travaillant dans l'administration et parrainant un groupe de musiciens aux anges. À Aswel, on ne se lasse jamais de contempler la beauté du Djurdjura. Pour ces jeunes d'Iboudrarène, "le seul endroit où on peut noyer son ennui et son désœuvrement reste la montagne, la seule aventure qui semble moins coûteuse à défaut de moisir entre les cafés, la mosquée, la djemaâ ou le petit écran". Même avec la canicule de ces derniers jours, accentuée d'un cran par plusieurs foyers d'incendie, la température reste acceptable. D'ailleurs, quelques mèches de nuages s'invitent en s'accrochant sur les pics de "la Main du juif'' ou (le Rocher de l'auriculaire), Yulid wagu f tlettat comme le chantait si bien le poète Aït Menguellet. Ainsi, vers midi, quelques visiteurs se rendent au gouffre ‘‘Anu bweswel'' afin de récupérer leurs boissons ou leurs desserts et rafraîchissements. Certains campeurs laissent leurs fruits et boissons devant la bouche du gouffre qui dégage une fraîcheur naturelle à ne pas mettre une personne frileuse devant ! L'endroit est frigorifique pour un pique-nique. Les plus nantis préfèrent aussi une virée vers le complexe de Tikjda. Cependant, d'aucuns déplorent les comportements et les gestes d'incivilité de certains visiteurs qui laissent leurs déchets à proximité même des sources d'eau. "Les autorités avaient mis des bacs à ordures, mais avec l'affluence des estivants, il est quasiment impossible de s'en débarrasser aussi vite avant que les animaux sauvages ne s'en emparent à la nuit tombante", regrette-t-on. Des associations écologiques et environnementales ont dû nettoyer bénévolement ces lieux de villégiature, mais il est évident que les pollueurs reviendront toujours sur les lieux ... du crime ! Des centaines de véhicules prennent la RN30 d'assaut, les week-ends un peu plus, et redescendent en file indienne, tard dans la nuit, pour disparaître comme des étoiles filantes derrière les collines. LIMARA B.