Cette appréciation est faite par l'Organisation internationale de l'aviation civile dont les experts ont séjourné en Algérie au mois de décembre dernier. Le retour d'un certain nombre de compagnies étrangères, dont Alitalia et Air France, était déjà le signe de la sécurisation optimale de l'aéroport d'Alger. En rendant un verdict favorable, il y a quelques semaines, l'Organisation internationale de la navigation aérienne (OIAC) a confirmé cette appréciation. En décembre dernier, ses experts se rendaient en Algérie pour y effectuer un audit inédit. Jamais auparavant, les installations aéroportuaires locales n'avaient fait l'objet d'une inspection étrangère. Dans la perspective de cette visite, le ministère des Transports et l'Etablissement de gestion et des services aéroportuaires (EGSA) d'Alger avaient mis en place leur propre comité d'audit. Cet organisme était chargé d'anticiper le contrôle des représentants de l'OIAC par l'émission de ses propres observations. D'ailleurs, il a pour nouvelle mission d'élargir son inspection aux établissements de l'est et de l'ouest du pays, qui devront à leur tour faire l'objet d'une visite d'une délégation de l'OIAC à la fin de l'année 2006. En attendant, les gestionnaires de ces entreprises font de l'adaptation des équipements et des services aux standards internationaux leur cheval de bataille. L'EGSA d'Alger se veut le précurseur d'une telle démarche. Hier, cet organisme clôturait un séminaire sur le management à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj. Pendant trois jours, les responsables de l'établissement ont eu à débattre des méthodes à même d'améliorer la qualité des prestations. M. J.-Y. Carasco, représentant des aéroports de Paris (ADP) ainsi que M. Abdelhamid Ouaret, P-DG du cabinet Verital ont pris part à cette manifestation. En matière de sûreté, outre les éléments de la police présents en force dans l'enceinte aéroportuaire, l'implication de l'Entreprise nationale de la navigation aérienne (Enna) est fondamentale dans la sécurisation du trafic. Au cours de son intervention, le directeur à la sécurité a explicité les différents systèmes mis en place tels que le système de gestion et de sécurité (SGS) et le service de contrôle des mouvements au sol (SMC). Selon M. Krim, directeur général adjoint de l'EGSA, les amendements introduits dans le plan d'urgence prévoient des opérations de simulation afin de se familiariser avec la gestion des catastrophes. “Il faut toujours innover en matière de sécurité”, soutient-il. Evidemment flatté par la sentence de l'OIAC, il révèle que certaines dispositions en vigueur intra-muros peuvent servir d'exemples ailleurs. D'après M. Cheref Mohand Saïd, chargé de missions à la direction générale et membre du comité d'audit local, les réserves de l'organisation internationale se limitent à l'absence d'une signalisation claire des mesures de sécurité dans les halls de l'aéroport. Cette faillite dans la communication est l'un des points noirs qui affecte la qualité des services rendus aux clients. Intervenant sur cette question, le P-DG de Verital a sérié les autres manquements. À ses yeux, un bon aéroport doit disposer d'un personnel qualifié, accueillant et courtois. Ses gestionnaires sont responsables de la propreté des lieux et de leur aménagement, de la bonne gestion du parking, d'une bonne signalisation des commerces et de l'existence de points de restauration… Voulant pour sa part mettre l'EGSA d'Alger sur la voie des grands établissements aéroportuaires du monde, le représentant de ADP préconise une politique plus agressive. “Il ne faut pas subir le trafic. Il faut aller chercher des marchés”, recommande M. Carasco. Selon lui, la masse des passagers, 3 à 4 millions pour la seule aérogare d'Alger et plus de 10 000 pour ses 17 infrastructures régionales permet à l'EGSA de prétendre à ce rôle. Cependant, pour le DG adjoint, l'heure est encore au “bricolage”. “C'est une vérité. Nous perdons plus de temps à trouver une place pour l'installation d'un bureau de tabac qu'à chercher des clients”, admet-il. S. L.