Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est exprimé sur les derniers développements enregistrés sur la scène politique nationale. Dans un communiqué rendu public hier par son secrétariat national à l'issue d'une réunion tenue vendredi, le RCD a estimé que "les règlements de compte à la marge ne trompent personne. La saignée opérée dans les deniers publics est l'œuvre d'un pouvoir qui n'a pour objectif que la perpétuation d'un système qui opprime les Algériennes et les Algériens". Faisant allusion à la guerre déclarée au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, par le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, et le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, le RCD relève que "l'étalage au grand jour des pratiques et mœurs des équipes gouvernementales du pouvoir de Bouteflika ne peut faire œuvre de mea culpa ni pour les uns ni pour les autres". Il citera, à titre illustratif, la provocation à l'égard des organisateurs du Café littéraire d'Aokas. Cet épisode signifie surtout, selon le parti, que pour le pouvoir, l'heure n'est pas "à la levée de la répression et des interdictions des manifestations publiques". Pour le RCD, ces agissements du pouvoir constituent "le seul baromètre d'une volonté d'œuvrer à l'avènement d'une autre politique. Une politique conforme aux aspirations de l'écrasante majorité de notre peuple à la liberté, la démocratie, la promotion de la solidarité et de la justice". Mettant en garde contre l'entretien de cette énième provocation, le RCD a indiqué avoir chargé la députée Nora Ouali d'adresser une question écrite au ministre de l'Intérieur. Au plan social, le parti a tiré la sonnette d'alarme, affirmant que les récentes décisions du gouvernement, notamment l'interdiction d'importation de produits, paralysent de nombreuses unités de production, et pénalisent, en premier lieu, les petites bourses. Cet état de fait, note le secrétariat national, a induit "des hausses de prix vertigineuses". Par ailleurs, le secrétariat national regrette que les populations continuent à subir les pénuries en eau potable en pleine période de fortes canicules, ajoutées aux incendies dévastateurs qui ont endeuillé des familles et qui ont réduit en cendres des économies entières, en plus de la faune et de la flore. Pour le RCD, cette situation renseigne, on ne peut mieux, sur la gestion du court terme et du populisme qui ont pris le pas sur une vision durable et stratégique. Le RCD relève que "la faillite des politiques publiques est manifeste dans de nombreux domaines", tout en saluant la mobilisation et la solidarité citoyennes. Commentant la récente promesse du Premier ministère d'indemniser les victimes dans un délai ne dépassant pas les 40 jours, le RCD s'est dit "vigilant" pour que ces dédommagements "ne soient pas des promesses sans lendemain". Par ailleurs, le parti a exigé une enquête pour situer les responsabilités concernant la gestion du dossier des migrants subsahariens. Pour le RCD, cette manière de traiter cette question dénote "une exploitation manifeste d'un drame humain par de hauts responsables de l'Etat à des fins électoralistes en perspective des échéances à venir". Le secrétariat national a abordé le redéploiement organique après les élections législatives en prévision des élections locales et du congrès ordinaire du parti. En ce sens, le RCD a exprimé son satisfecit suite aux nombreuses adhésions et contacts de citoyens qui veulent se saisir des élections locales, afin de s'impliquer dans la prise en charge des problèmes que vivent les populations. FARID BELGACEM