Les protestataires interpellent le secrétaire général du FLN sur ce qu'ils qualifient de "dérives" du mouhafedh de Lakhdaria, et la nécessité, selon eux, de "mettre un terme à sa tyrannie". Le mouhafedh FLN de Lakhdaria (ouest de Bouira), Abdelkader Gaci, est fortement contesté par sa base militante. Même si l'intéressé nie, à coups de mises au point, l'existence de cette fronde au sein de sa mouhafadha, les documents en possession de Liberté prouvent le contraire. Ainsi, dans un rapport de huit pages adressé au SG de l'ex-parti unique, Djamel Ould Abbes, les requérants au nombre de 31, dont les présidents de kasma d'Aïn Laâloui, de Guerrouma, de Bouderbala et les élus des communes d'Aomar, de Boukrem, de Zbarbar, pour ne citer que ceux-là, interpellent le chef du parti sur ce qu'ils qualifient de "dérives" du mouhafedh de Lakhdaria, et la nécessité, selon eux, de "mettre un terme à sa tyrannie". Pis encore, de graves accusations sont portées à la connaissance d'Ould Abbes par ces présidents de kasma, élus et militants, telles que "faux et usage de faux et trahison des secrets du parti", tout en demandant une enquête approfondie quant à ces présumés dépassements. En effet, s'agissant de la gestion de cette mouhafadha, laquelle est considérée comme un important bastion FLN à Bouira, les rédacteurs de cette missive soulignent le fait que "depuis mars 2015, aucune réunion organique ou simple rencontre n'a été initiée par le mouhafedh, et ce, en dépit de nos demandes répétées", font-ils savoir. Et d'ajouter : "Cette situation renforce l'hégémonie de notre mouhafedh, qui profite de notre discipline pour gérer les affaires de notre structure de manière unilatérale", dénoncent-ils encore. Plus grave encore, les signataires de cette pétition accusent M. Gaci d'avoir "créé des kasmas parallèles" lors des dernières élections législatives, ce qui a, selon eux, contribué à semer la zizanie au sein du FLN. Toujours dans le chapitre des ces présumées kasmas parallèles, ces élus frondeurs accusent leur mouhafedh d'avoir mis à leur tête des personnes étrangères au parti ou carrément issues d'autres formations politiques, afin, d'après eux, de "fragiliser et saboter" le FLN à Bouira, ce qui constitue selon les requérants une "trahison" aux valeurs de leur parti. Ces frondeurs qui, selon toute vraisemblance, en ont gros sur le cœur donneront des exemples concrets sur la "trahison" de leur mouhafedh. "Au niveau de la commune de Bouderbala, et lors des élections législatives de mai dernier, notre mouhafedh a créé deux kasmas parallèles, à leur tête deux élus militants du MPA, et a sciemment marginalisé des militants FLN de longue date", révèlent-ils. Et d'assener : "Ces kasmas parallèles ont œuvré à court-circuiter notre parti à Bouderbala et ont, au final, soutenu le candidat du MPA." Ces militants, qui se disent marginalisés par M. Gaci, accusent ce dernier de n'avoir "fait aucun effort lors des dernières élections législatives, ne serait-ce que d'animer un meeting avec les candidats (...) Au lieu de participer à l'effort de guerre, le mouhafedh s'est tristement illustré à travers ses frasques dans les réseaux sociaux". En outre, les requérants exhortent Djamel Ould Abbes à "sévir dans l'intérêt suprême du parti", car, selon eux, le mouhafedh de Lakhdaria a "déshonoré le FLN et ses valeurs par des pratiques honteuses". Par ailleurs, l'un des signataires de cette pétition récuse catégoriquement le fait qu'une plainte ait été déposée contre les auteurs de ce rapport, comme l'affirme le mouhafedh de Lakhdaria dans sa mise au point. "Aucune plainte n'a été déposée contre nous. Mieux encore, nous exhortons Djamel Ould Abbes à poursuivre notre mouhafedh pour haute trahison", assure-t-il.