Convoqué par la police, maître Abdessadek El-Bouchattaoui, membre du collectif de soutien aux détenus du Hirak, a été entendu jeudi 10 août 2017 à la brigade nationale de la police judiciaire de Tétouan. Selon le site "rifonline.net", El-Bouchattaoui, qui est connu pour son soutien au mouvement de contestation du Rif, a révélé que les interrogateurs l'ont questionné et entendu en tant qu'accusé et non qu'avocat. Me El-Bouchattaoui a également indiqué que les questions que les policiers lui ont posées lors de l'interrogatoire, qui a duré trois heures et demie, concernaient ses rapports avec les détenus du Hirak, les informations "dangereuses" qu'il avait déclaré détenir au sujet de la mort du jeune Imad Al-Attabi. Il a aussi révélé avoir été interrogé sur ses déclarations à la presse et ses sorties médiatiques sur sa page Facebook. "Toute voix libre est visée, toute plume libre est visée et tout militant des droits de l'homme est visé. C'est pour cela que j'ai été convoqué le 9/8/2017 pour comparaître d'urgence devant la police de Tétouan", avait-il écrit sur sa page Facebook avant de se rendre à la police. Ceci étant, les détenus du Hirak ont entamé à partir de jeudi une grève de la faim de 48 heures, en guise de solidarité avec "le martyr" Imad Al-Attabi et sa famille. "Nous avons pris connaissance, nous prisonniers politiques du Hirak du Rif, à l'instar des masses populaires, avec beaucoup de tristesse, le martyre de l'activiste Imad Al-Attabi le 8 août", ont-ils écrit dans un communiqué rendu public. "Nous portons connaissance aux masses populaires et nos familles que nous avons décidé d'observer trois jours de deuil et une grève de la faim de 48 heures", lit-on dans le communiqué. Ils imputent la responsabilité du drame aux forces de l'ordre, qui, selon le communiqué, ont causé la mort du jeune manifestant après l'avoir blessé à la tête lors de la manifestation réprimée le 20 juillet dernier. Pour rappel, la mort d'Imad Al-Attabi est survenue mardi 8 août à l'hôpital militaire de Rabat où il avait été admis depuis 20 juillet dans un état de coma. Merzak Tigrine