Le petit village de Toukacht vit dans la précarité la plus totale au point que la plupart des habitants ont dû quitter le village, préférant l'exode vers les grandes villes. Les habitants du village de Toukacht, situé à 15 km du chef-lieu communal d'Aït Yahia, dans la daïra d'Aïn El-Hammam, se sont rassemblés, jeudi matin très tôt, devant le siège de leur commune pour procéder à la fermeture de l'APC. Notons que le petit village de Toukacht vit dans la précarité plus totale au point que la plupart des habitants ont dû quitter le village, préférant l'exode vers les grandes villes. "Nos jeunes ont assez enduré pour rester au village et travailler la terre, ils préfèrent aller trimer à Tizi Ouzou ou à Azazga, parce qu'ils se sentent abandonnés et sans aucun avenir dans leur douar", dira un villageois d'un âge certain. "La fermeture de l'APC est une décision mûrement réfléchie, car nous avons patienté durant de longues années sans avoir eu la moindre satisfaction quant à nos revendications qui, pourtant, sont tout à fait légitimes et identiques à celles des autres villages, et à chaque action de protestation, nous rentrons bredouilles chez nous avec des promesses non tenues des autorités locales", ajoutera ce délégué. En effet dans leur plateforme de revendications, des projets relevant du strict minimum qui semble vital pour le bien-être du citoyen, notamment "la route qui mène au village, qui est une piste agricole de plus de quatre kilomètres, qui est un véritable calvaire car souvent impraticable en été comme en hiver, ce qui accentue l'isolement de notre village", enchaînera un autre villageois. Un seul dénominateur commun pour une quinzaine de familles résidant dans ce village de misère et qui s'entêtent à vivre encore de leur labeur et de leur terre, mais les temps sont difficiles. "Tout est précaire chez nous, de l'habitation de fortune qui frise le bidonville au réseau routier, en passant par les problèmes d'alimentation en eau potable et en gaz naturel", soutient un jeune père de famille qui précise que "même les entreprises qui devraient prendre en main les projets sont décidément démissionnaires puisqu'elles laissent souvent tomber les travaux à moitié faits." Pourtant, il y a quelques années, la grande plaine de Boubhir ou d'Aït Yahia devait constituer ce que d'aucuns appelaient la "Californie d'Aïn El-Hammam", si seulement les autorités concernées avaient multiplié des projets de développement. Pour un autre villageois visiblement irrité par un tel décor, "il est temps de savoir si notre village appartient réellement à Aït Yahia ou s'il relève d'une autre commune, puisque l'éloignement et l'isolement nous condamnent à vivre dans un état de délaissement général". Enfin, il est à souligner que ce petit douar est le plus éloigné des quarante-huit villages de la commune, et si l'été tire quelque peu à sa fin, les pauvres villageois pensent déjà au cauchemar des enfants scolarisés qui souffriront encore le martyre cette année. De ce fait, les villageois de Toukacht semblent plus que jamais déterminés à faire entendre leur voix pour exprimer leur marasme et aspirer à des jours meilleurs. LIMARA B.