"L'instruction peut être téléphonique et rapportée par les médias", a souligné le SG du FLN. "Une tempête dans un verre d'eau", "Ce n'est pas à l'ordre du jour", "Je ne veux pas évoquer ce sujet publiquement", c'est ainsi que répond Djamel Ould Abbes lorsqu'on lui demande son point de vue sur le cas Tebboune et les rumeurs sur un conflit au sommet de l'Etat. Le secrétaire général du FLN a reconnu, cependant, hier, lors de la rencontre avec les secrétaires de mouhafadhas et des présidents des commissions transitoires des mouhafadhas, l'existence d'une instruction du président de la République à Tebboune. Elle peut être téléphonique et rapportée par les médias, a-t-il souligné. Il en veut pour preuve cette nouvelle instruction du Président qui a permis de libérer les importations et de débloquer les marchandises du port d'Alger. C'est une preuve aussi, a-t-il insisté, que c'est le président Bouteflika qui gère le pays. "C'est lui le patron. Je jure que c'est le président Bouteflika qui gère le pays", a-t-il ajouté. Et à l'adresse des responsables locaux du parti, Ould Abbes a intimé l'ordre de ne pas discuter ou de commenter la parole du Président. Même interdiction concernant le cinquième mandat pour le président Bouteflika évoqué dans un rapport parlementaire français. "J'interdis à tous les responsables du parti de parler du 5e mandat", dit-il, en les invitant à se concentrer sur les élections locales de novembre prochain. Il est clair qu'Ould Abbes ne veut pas participer ni s'impliquer dans le débat autour de l'échéance de 2019, ainsi que la bataille qui a commencé autour de la succession d'Abdelaziz Bouteflika. Il insistera beaucoup, en revanche, sur les prochaines élections locales, qui sont, selon lui, un important tournant dans l'histoire du pays. Et pour les réussir, il a envoyé une instruction (C12) aux mouhafedhs, une sorte de mode d'emploi pour les choix des candidats, la préparation du scrutin, la campagne et les thèmes de campagne liés directement aux préoccupations des citoyens. Ainsi, sous la supervision de membres du comité central, les mouhafedhs sont instruits d'organiser des assemblées générales dans les kasmas où les militants pourront choisir eux-mêmes les candidats du parti. Des choix qui doivent être consignés dans des PV. Il leur a fixé la date du 5 septembre pour que tous les PV soient remis à la direction du parti. Ould Abbes veut rétablir cette pratique disparue de la vie du parti depuis des années où le mode de désignation des candidats a caractérisé tous les scrutins. Une manière de redonner la parole aux militants et de regagner, selon lui, leur confiance. Il a révélé, par ailleurs, que des cadres et même des membres du comité central ont fait campagne ou pris position contre le parti lors des dernières législatives. Et malgré ces manœuvres et les pressions, "on est sorti vainqueur", a souligné Ould Abbes en expliquant avoir résisté et assumé seul les choix. Avec ses nouvelles options impliquant la base, le SG du FLN veut éviter la réédition de la campagne des législatives. Djilali B.