La Chine a demandé, lundi, à la République de Corée (RC) de stopper le déploiement du système antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), ont rapporté hier les agences de presse. Le nouveau ministre de la Défense de la Corée du Sud avait déclaré que ce processus serait accéléré face aux tensions dans la péninsule coréenne. "Le déploiement du THAAD n'aidera pas à apaiser les préoccupations concernant la sécurité de la Corée du Sud et fera encore moins pour résoudre la question nucléaire dans la péninsule coréenne", a répondu Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse. Le système THAAD nuit gravement aux intérêts sécuritaires stratégiques de la Chine et le pays demande à la RC de prendre en considération ces préoccupations liées à la sécurité, a noté Mme Hua. Le Japon, à son tour, déployait son système de défense antimissile Patriot, après l'annonce par la Corée du Nord de son projet de lancer des missiles au-dessus de l'archipel en direction de l'île américaine de Guam. Selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK, le ministère de la Défense a commencé samedi le déploiement de son système antimissile américain Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) à Shimane, Hiroshima et Kochi, dans l'ouest du Japon. Le déploiement devait aussi avoir lieu à Ehime, également dans l'ouest, a indiqué NHK. D'après l'annonce faite par Pyongyang, ces localités pourraient se trouver sur la trajectoire de missiles nord-coréens. L'armée nord-coréenne, citée par l'agence de presse officielle KCNA, a fait état d'un projet consistant à lancer quatre missiles qui survoleraient le territoire japonais avant d'aller s'abattre en mer "à 30 ou 40 kilomètres de Guam", une île américaine du Pacifique. Ce tir serait "un avertissement crucial aux Etats-Unis", selon KCNA. Le Japon s'est engagé à abattre les fusées ou missiles nord-coréens qui menaceraient son territoire. En 2009, une fusée nord-coréenne avait survolé le territoire japonais sans incident et sans tentative pour l'abattre. La Corée du Nord avait à l'époque déclaré que la fusée était chargée de mettre sur orbite une satellite de télécommunications. Mais Washington, Séoul et Tokyo avaient estimé qu'il s'agissait en fait de l'essai d'un missile balistique intercontinental à vocation militaire. R. I./Agences