Ils ont dénoncé, d'ailleurs, la légèreté qui a caractérisé cette opération et fustigé la complicité des autorités locales. L'opération lancée par les services du cadastre de Sétif, depuis plus de deux ans, suscite toujours la colère des habitants de la daïra de Maoklane, située au nord de Sétif. Selon des habitants mécontents, celle-ci, qui a pris fin depuis plusieurs mois, a engendré d'énormes problèmes d'ordre administratif notamment pour les demandeurs de logements ruraux, et sur les investisseurs dans le secteur agricole. En effet, plusieurs dizaines de citoyens des communes de Maouklène et Tala Ifacène font face à ce problème. Ils n'ont pas manqué de dénoncer la légèreté qui a caractérisé cette opération, et fustiger la complicité des autorités locales. "Cette opération a été effectuée sans aucune enquête, et manque de transparence. Elle s'est déroulée dans la confusion totale car les services concernés n'ont pas jugé utile de consulter les vrais exploitants de ces terres", nous dira un habitant de Maoklane. Plusieurs mouvements de protestation ont été organisés par les citoyens pour dénoncer cette situation. "Mon père est propriétaire d'une parcelle de 9 hectares. Mais cette terre a été inscrite au nom de mon grand-père décédé depuis très longtemps. Pas moins de 150 devront partager maintenant cette parcelle, c'est difficile de les réunir", ajoute notre interlocuteur. Selon un avocat au fait du sujet, la Conservation foncière va certainement suivre le travail mené par les services du cadastre. "Les héritiers doivent faire appel à un expert pour le partage de cette parcelle", nous explique-t-il. "Je n'ai pas pu entamer les travaux de construction de mon habitation faute d'autorisation. La Conservation foncière de Bougâa m'a demandé de régulariser la situation avec les autres héritiers pour pouvoir commencer les travaux. Je suis bloqué", témoigne un autre citoyen. Cette opération a touché également des vergers. "J'ai consacré beaucoup de temps pour sauver les arbres. Après, ce verger est devenu la propriété de nombreux héritiers qui n'y ont jamais mis les pieds ni planté un arbre", fulmine le propriétaire d'un verger. La même situation a été constatée dans la commune de Tala Ifacène. Plusieurs investisseurs n'ont pas pu lancer leurs projets en l'absence d'acte de propriété ou d'un certificat de possession. Selon nos sources, 40% des terres cadastrées sont immatriculées comme "inconnues". Plus de 900 demandes d'aide financière à l'habitat rural ont été rejetées faute d'acte de propriété. A. LOUCIF