Malgré la canicule, de nombreux villageois portaient leur burnous pour redorer le blason de ce vêtement et embellir cette fête tout en lui donnant sa solennité et sa symbolique. La 4e édition de la fête du burnous s'est achevée, hier, au village de Houra, dans la commune de Bouzeguène, et ce, après trois jours agrémentés d'un riche programme d'activités culturelles, artisanales et de conférences-débats. Organisé par l'association culturelle Chahid-Yakoubi-Ferhat, en collaboration avec le comité de village de Houra, cet événement est dédié à cet habit traditionnel à valeur de patrimoine ancestral qui est malheureusement menacé de disparition. La grande place du village jouxtant le siège de l'association a accueilli durant ces trois jours de nombreux visiteurs avides de renouer avec cet habit traditionnel qui se retrouve, de nos jours, fortement menacé de disparition. De nombreux exposants venus de plusieurs localités de Kabylie ont déployé divers objets artisanaux mais, à tout seigneur tout honneur, c'est le burnous qui a occupé largement le devant de la scène. Les visiteurs qui affluaient, chaque jour, ne pouvaient s'empêcher d'opérer des haltes devant les exposants qui proposaient de beaux burnous à la vente encore que les prix affichés étaient inabordables. Le burnous blanc pure laine est affiché à pas moins de 55 000 DA et le burnous marron à 50 000 DA. Des prix qui se révèlent fort dissuasifs même pour les plus charmés, d'autant plus que le burnous est, depuis quelques années, rarement porté par villageois. L'exposition permanente s'est tenue au niveau des trois grandes places du village et la quasi-majorité des exposants sont des habitués du festival. Malgré la canicule, de nombreux villageois portaient leur burnous pour redorer le blason de ce vêtement et embellir cette fête tout en lui donnant sa solennité et sa symbolique. Les invités appelés à prendre parole ont exprimé leur satisfaction de voir cet habit typique sorti de l'oubli et les représentants de l'APW, de la direction de la culture et les autorités locales tout comme les nombreux sponsors ont promis des aides substantielles pour ressusciter ce vêtement traditionnel. Tout le monde aura salué les organisateurs pour leur grand mérite d'avoir organisé ce 4e Festival du burnous, symbole de l'honneur, de la dignité et de la bravoure. Au programme de cette fête, des conférences-débats sur les origines et la valeur du burnous, l'organisation d'un mariage traditionnel ainsi que des ateliers de tissage, de photos et de sculpture. Dans ce village, il existe bien des tisseuses avec tout leur savoir-faire mais la relève se réduit comme une peau de chagrin, à l'instar de nombreux métiers qui s'effilochent au fil du temps avant de se perdre. Il reste donc à transmettre le savoir-faire aux générations futures afin de préserver ce noble métier qui a fait la gloire des tisseuses du village d'autrefois. Il faudra perpétuer cet adage populaire dans la région qui rapporte que dans le village de Houra, "toutes les femmes savent tisser mais les éloges vont à Fadhma Ouallouche" pour rendre hommage à une véritable gardienne du temple. La cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée en présence du P/APW, de la directrice de la culture, des responsables de la direction du tourisme et de l'artisanat et de la Chambre des métiers et de l'artisanat, a eu l'honneur d'accueillir aussi d'honorables invités de la famille du football algérien tels qu'Ali Fergani, Nourredine Saâdi, Zoubir Bachi et Kamel Berroudj qui ont apporté de la joie et du baume au cœur des villageois. KAMEL NATH OUKACI