À quelques jours de la rentrée universitaire 2017-2018, les responsables de la section Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) à Béjaïa, montent au créneau pour fustiger de nouveau le recteur de l'université Abderrahmane-Mira. Dans une déclaration transmise à la presse locale, les membres du Cnes de Béjaïa accablent le Pr Boualem Saïdani, auquel ils font déjà endosser "la responsabilité totale de l'échec de la prochaine rentrée universitaire". "Il faut avouer qu'il a l'habitude de tout faire pour que les rentrées soient un échec", accusent-ils, avant de rappeler que "le Pr Saïdani, installé en janvier 2013 à la tête de l'université, avait chargé, durant la même année, son vice-recteur de la pédagogie de préparer l'exclusion de 2 400 étudiants, ce qui a complètement bloqué la rentrée universitaire de 2014 pendant 3 longs mois et à la fin, il réintégra tout le monde". Selon le communiqué, en 2015, il a décidé de "changer l'affectation du campus d'Amizour, initialement construit au profit de la faculté des sciences juridiques pour y transférer la faculté des sciences exactes. Il s'ensuivra une grève de 3 mois qui n'aboutira à rien, puisque le campus d'Amizour reste vide à ce jour". En 2016, ajoute-t-on, "M. Saïdani a décidé d'affecter tous les nouveaux étudiants résidant au campus de Targa-Ouzemour vers les résidences d'Amizour et, par enchantement, encore un blocage cyclique et des grèves à répétition tout au long des mois d'octobre, novembre et décembre 2016". Poursuivant son réquisitoire contre leur recteur, le Cnes déplore qu'à une dizaine de jours de la rentrée universitaire, "le campus de Targa-Ouzemour est devenu le chantier d'un projet sans affichage des panneaux obligatoires et, plus grave encore, sans aucune trace dans les conseils d'administration de 2016 et 2017". Du coup, ils estiment que "le Cnes est en droit de poser cette question fatidique : de quel droit le recteur a détruit les biens de l'Etat (portail de l'Edimco, des murs de soutènement, moitié du parking étudiants, les blocs de l'agence thématique et l'ancien centre médical, une partie du centre de calcul...) pour créer un chantier lucratif qui n'a pas lieu d'être ?" Contacté par nos soins, le Pr Saïdani, qui s'est montré serein et imperturbable, a tenu à nous expliquer que "le chantier engagé au campus de Targa-Ouzemour comporte des travaux de réhabilitation et d'aménagement visant à rendre ce campus conforme aux normes de sécurité, d'une part, et à élargir ses capacités de places pédagogiques avec la création de trois nouveaux centres de recherche". Selon notre interlocuteur, cet ancien campus, dont la réception date de 1983, nécessite une opération de réaménagement et d'extension qui lui permettra de répondre aux normes et aux besoins de la communauté universitaires. "C'est dans cette optique que j'ai eu l'aval de notre ministère qui nous a notifié une décision de financement. Suite à quoi, nous avons décidé de lancer les travaux de réaménagement de l'entrée principale qui était hors norme, et pour laquelle j'ai été, à maintes reprises, destinataire de notifications écrites émanant des services de la Protection civile de Béjaïa, du fait que la hauteur du portail principal ne permettait pas l'accès aux camions des pompiers, ni aux bus des œuvres universitaires", nous a fait savoir le Pr Saïdani. Avant d'ajouter que "nous allons aussi réaliser quatre nouveaux blocs, dont les trois centres de recherche, pour la somme de 120 milliards de centimes. Alors que les autres travaux concernant l'aménagement de l'entrée principale, des espaces verts et la normalisation de la voie principale... coûteront quelque 27 milliards de centimes". Kamal Ouhnia