Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a été accueilli hier dans la bande de Gaza par des dizaines de Palestiniens qui protestaient contre "l'inaction internationale en faveur des prisonniers détenus par Israël", selon la presse. C'est la première visite de Guterres depuis sa prise de fonction dans le territoire palestinien en proie à une crise humanitaire et économique chronique, conséquence des blocus israélien et égyptien qui durent depuis dix ans. Des dizaines de proches de prisonniers palestiniens détenus abusivement par Israël ont protesté à son entrée dans l'enclave après son passage par la frontière israélienne. "Que fait le monde pour le droit des prisonniers", proclamait l'un des panneaux des manifestants, selon les agences de presse. M. Guterres devait rencontrer dans la bande de Gaza les enfants d'une des nombreuses écoles de l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, ainsi que des proches de réfugiés. M. Guterres s'était dit "très inquiet devant la situation humanitaire", mardi, lors d'une visite en Cisjordanie occupée par Israël. La bande de Gaza a connu depuis 2007 trois agressions armées menées par Israël. Elle est soumise à de sévères blocus israélien et égyptien qui étouffent son économie. Plus de deux tiers des Gazaouis dépendent de l'aide humanitaire. Aux portes du désert, ce territoire souffre d'un manque permanent d'eau et d'électricité, qui s'est aggravé en 2017. Les Gazaouis ne reçoivent plus que trois ou quatre heures quotidiennes de courant du réseau public. Le blocage du processus de paix israélo-palestinien, à cause de la politique de colonisation de Tel-Aviv, constitue une des raisons de la souffrance des Palestiniens vivant dans cette enclave quasi isolée du reste du monde. Ceci sans compter le silence des Etats arabes qui ont trahi cette cause après la fin de la guerre arabo-israélienne de juin 1967, plus connue sous la nom de "Guerre des six jours". En déplacement à Ramallah, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a réaffirmé mardi l'engagement de l'ONU à tout faire pour la "matérialisation" de la solution à deux Etats. "J'ai dit à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas de plan B pour la solution à deux Etats. Une solution à deux Etats qui mettra fin à l'occupation", a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah. Mais en attendant, le gouvernement extrémiste de Benjamin Netanyahu a d'autres priorités que la paix avec les Palestiniens. L. M./Agences