Le président du MSP relève que "des semaines avant les élections et au moment de la préparation de ce rendez-vous, se posent tant de sujets et de dossiers capables de chahuter les élections". Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra a présidé, hier vendredi à Constantine, une rencontre régionale des cadres de son parti. Un conclave organisé dans le cadre des travaux de finalisation de la confection des listes du mouvement pour les élections locales de novembre prochain. Une occasion pour le nouveau président du mouvement, depuis juillet dernier, de faire connaître la position de son parti sur les questions soulevées par les débats qui alimentent, ces jours-ci, la vie politique nationale. À commencer par la présidentielle, l'article 102 de la nouvelle Constitution et la place de l'ANP dans le paysage politique. Tout en évitant de s'étaler sur ces questions politiques, M. Menasra les a jugées inopportunes. "La veille de chaque rendez-vous électoral, des discussions, qui peuvent parasiter les élections, sont suscitées. Cela s'est passé lors des dernières législatives et cela se passe aujourd'hui, avec les locales". Plus précis, le président du MSP explique que "des semaines avant les élections et au moment de la préparation de ce rendez-vous, se posent tant de sujets et de dossiers capables de chahuter les élections. Parmi eux celui de la présidentielle, de l'article 102 de la Constitution et de l'armée...", avant de s'interroger : "Est-ce le moment opportun pour traiter ces sujets ?" Ce qui cependant semble inquiéter le président du MSP c'est l'abstention lors des prochaines locales. Par calcul politique ou opportunisme, devant la crise qui secoue le FLN, les islamistes du MSP voient dans les prochaines élections communales et wilayales, le rendez-vous à ne pas rater pour réoccuper le terrain. En effet, pour le président du MSP, rien n'incite le citoyen à aller voter en novembre prochain. Il y a, d'abord, selon lui, la conjoncture économique et sociale actuelle : la fermeture du plus grand complexe industriel du pays, El-Hadjar, pour manque d'eau et la mercuriale qui ne fléchit pas, même après l'Aïd malgré les assurances du gouvernement, ne sont pas pour encourager les électeurs à aller voter. Il y a, ensuite, toujours selon Menasra "les flottements au sein de l'administration en charge de la gestion des élections, comme la convocation du corps électoral avec un retard de 3 jours, amputant la période de confection des listes de 3 jours". Dans ce volet, M. Menasra cite, aussi, les déclarations de l'instance de Derbal, "qui rajoutent de la confusion à la situation de flou qui règne déjà". Pour Menasra, "cette instance n'a pas à se prononcer sur quoi que ce soit". "Nous ne lui avons rien confié ou demandé, car nous savons qu'elle ne peut rien faire. Alors qu'elle cesse de débiter des discours qui, au final, poussent le citoyen à ne pas aller voter", assène-t-il. Même les derniers attentats terroristes perpétrés par les hordes terroristes sont de l'avis de Menasra, "des événements de nature à favoriser l'abstention". Ainsi, hier, à Constantine, le président du MSP s'est adonné à un exercice difficile, celui d'inviter la classe politique et les intellectuels à différer tout débat politique à l'après-élections locales. Mourad KEZZAR