La nouvelle trêve intervient également à la veille de la 20e session du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui doit se tenir les 11 et 12 septembre à Bamako. Mercredi dernier, soit une journée après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution instituant des sanctions contre quiconque entraverait la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali, les deux principaux groupes rebelles, la Coordination des mouvement Azawad et la Plateforme ont renouvelé leur accord de trêve pour un mois, selon un communiqué. Comme gage de bonne volonté des deux groupes, le communiqué précise que "cette décision est communiquée aux témoins dudit accord, notamment la Communauté internationale, le chef de file de la Médiation internationale ainsi qu'au gouvernement du Mali, et fait foi de notre engagement commun à tout mettre en œuvre pour créer un climat propice à la mise en œuvre intégrale de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger". Ils se donnent également quinze jours pour poursuivre les discussions afin d'arriver à un arrêt définitif des hostilités. Les deux parties se sont engagées également "à s'abstenir de toute action de provocation de nature à nuire à cette trêve, y compris la propagande et les déplacements des troupes et des combattants sans concertation préalable avec la Minusma". Et aussi "à parachever les travaux en cours avec le gouvernement du Mali en vue de l'adoption d'un chronogramme actualisé de mise en œuvre de l'Accord de paix". Même si les deux groupes signataires avec Bamako de l'Accord de paix (2015) ont respecté le premier accord, ce qui a facilité sa reconduction, on peut déduire aussi que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU a eu un effet immédiat. Cela intervient également à la veille de la 20e session du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui doit se tenir les 11 et 12 septembre à Bamako. Une session d'évaluation de ce qui a été réalisé de l'accord que présentera le gouvernement. Cependant, il y a lieu de relever qu'en plus des entraves à la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation, dont sont responsables toutes les parties, aussi bien le président Ibrahim Boubacar Keita qui a souvent cédé devant les pressions des partis politiques et de la population que les groupes rebelles du Nord qui ont entretenu un climat tendu, la situation sécuritaire ne s'est guère améliorée. Bien au contraire, les actes terroristes se sont multipliés et les attaques contre les forces de la Minusma se sont intensifiées. Des attaques qui se sont d'ailleurs étendues aux pays voisins. De son côté, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a reporté, à une date ultérieure, le référendum sur l'amendement de la Constitution sous la pression des partis de l'opposition et de la société civile, promettant toutefois de continuer à expliquer son projet pour convaincre les résistances. Un amendement qui devait introduire des articles en lien direct avec des clauses de l'Accord de paix et de réconciliation. Ce qui n'arrange pas les choses et risque de retarder davantage la mise en œuvre de l'accord de paix. Par ailleurs, l'UE a accueilli favorablement la résolution onusienne et a indiqué être prête à soutenir sa mise en œuvre rapide. Et ce n'est pas fini puisque des voix appellent déjà au déploiement rapide des forces du G5 Sahel pour sécuriser le nord du pays. Alors qu'en face, d'autres voix suggèrent d'ouvrir des négociations avec Iyad Ag Ghali, le leader d'Anser Edine, pour le ramener à déposer les armes. Une perspective exclue, pour l'instant, par le président IBK. Finalement, la mise en œuvre de l'accord s'avère laborieuse malgré la volonté affichée de part et d'autre de la mener à son terme. Djilali B.