Bonne opération pour le Mali au sommet de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui s'est clôturé le 22 octobre dernier, avec la réaffirmation de l'organisation, des amis du Mali et des partenaires étrangers de leur engagement financier pour soutenir les réformes politiques et la stratégie globale de développement que préconise de mettre en œuvre Bamako dans le cadre de l'Accord de paix et de réconciliation nationale. Ainsi, selon l'engagement consigné dans la déclaration finale du sommet, le Mali pourra bénéficier d'une aide de 3,2 milliards d'euros dont 605 millions destinés aux régions du Nord qui accusent un énorme retard en matière de développement et sur lesquelles le président I. B. Keita a décliné un programme que "le sommet a adopté". Etaient présents à ce sommet outre l'OCDE, les présidents français et malien et les représentants des parties signataires de l'Accord d'Alger, 64 pays, organisations et partenaires du Mali, ce qui donne une assurance et une marge de manœuvre et un appui de taille au président IBK pour mener à son terme son projet de stabilisation et de développement du pays. Les intervenants ont reconnu la fragilité sécuritaire du pays, particulièrement la région Nord ; situation qui, de fait, met en demeure les groupes militaro-politiques, les signataires de l'accord de paix, de respecter leurs engagements sécuritaires : respect de la trêve avec cessation des hostilités, mais surtout une participation active dans le combat contre les groupes terroristes qui, malgré leur éclipse après l'intervention française, ont commencé à réinvestir le terrain avec des attaques sporadiques contre les forces armées maliennes et les forces de la Minusma. Avant-hier encore, trois civils sont morts et deux soldats de la Minusma ont été blessés dans l'explosion de deux mines près de Tessalit, qui connaît pourtant une grande concentration de forces militaires. Signes que le terrorisme n'est pas encore totalement vaincu et que les tensions entretenues par les groupes rebelles du Nord, ont largement contribué au regain des attentats terroristes. En outre, le président IBK s'est engagé à entreprendre des réformes politico-administratives avec une nouvelle organisation de l'administration locale qui bénéficiera d'une "décentralisation" avec une gestion concertée et transparente que les partenaires se chargent de suivre sur le terrain. Ce qui paraît comme une condition qui ne se satisfait pas uniquement des arguments quand bien même convaincants d'IBK, mais «oblige» les groupes du Nord à tenir leurs engagements "paraphés à Alger et Bamako". L'appui et les moyens mis en place par l'OCDE et les partenaires renvoient dos à dos IBK et les groupes du Nord, dans une posture qui ne saurait désormais s'accommoder de lenteur ou de tergiversations de l'une des deux parties pour la mise en œuvre de l'accord d'Alger. D. B.