Le chef d'inculpation retenu contre le P/APC est l'"utilisation des deniers publics et des biens de l'Etat au profit d'autrui". Le procès judiciaire, intenté par la wilaya de Béjaïa contre le P/APC de la commune de Taourirt-Ighil, vient d'être programmé pour aujourd'hui au tribunal correctionnel de Kherrata. En effet, des élus opposants au maire viennent d'être convoqués, selon l'un d'entre eux, pour le procès d'aujourd'hui par le juge comme témoins à charge. Pour rappel, tout a commencé lorsque, en septembre dernier, le P/APC a perdu sa majorité à l'assemblée par le ralliement de quatre élus de sa liste indépendante les rangs de l'opposition (voir Liberté du 17 septembre 2016). Formant ainsi une majorité absolue, ils ont adressé une requête à l'ex-wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, et des copies aux services de sécurité à travers laquelle ils avaient dénoncé "la gestion douteuse" de leur maire et demandé "une commission d'enquête". L'ex-wali n'a pas tardé à diligenter une commission d'enquête de la wilaya. Et cette dernière a établi son rapport d'enquête. L'ex-wali a alors décidé de déposer plainte contre le président de l'APC en transmettant le rapport d'enquête au parquet de Béjaïa. Ce dernier a confié l'instruction à un juge près le tribunal de Kherrata. En février dernier, le juge en charge de l'instruction du dossier a convoqué les sept élus de l'opposition pour les auditionner avant de convoquer le président de l'APC, le magasinier de la commune et deux entrepreneurs, selon toujours les élus de l'opposition. Vers la fin du mois d'août dernier, l'actuel wali a décidé de retirer la plainte déposée par son prédécesseur en adressant une correspondance, dont nous détenons une copie, au procureur général près le tribunal de Kherrata. Pour quel motif ? Notre tentative d'en savoir plus auprès de son attachée de presse a été vaine. "Le wali n'a pas le droit de retirer cette plainte car il s'agit de deniers publics", nous a déclaré un avocat, Me Brahim Afrit en l'occurrence, que nous avons interrogé, hier, à ce propos au tribunal, avant de préciser que "le retrait de la plainte ne donne pas droit au classement de l'affaire, d'où la programmation du procès par le juge". Autrement dit, le procès aura lieu comme prévu. À signaler que le chef d'inculpation retenu contre le maire est l'"utilisation des deniers publics et des biens de l'Etat au profit d'autrui". L. OUBIRA