Le diplomate libanais, Ghassan Salamé, paraît plutôt bien optimiste qu'il a annoncé la possibilité de tenir les deux scrutins le mois de juillet 2018. La rencontre de la commission libyenne à Tunis s'est poursuivie hier avec comme fait saillant, la réunion de la commission chargé de la rédaction des amendements de l'accord de Skhirat. Au menu de cette première étape, l'aménagement de l'article lié à l'instance exécutive (gouvernement d'union nationale) qui prévoit sa séparation de l'instance présidentielle. Les choses évoluent positivement puisqu'aucun accroc n'a été enregistré. Et même la visite du controversé maréchal Khalifa Haftar à Rome n'a pas perturbé les discussions. En effet, selon les comptes rendus de la presse, le maréchal a eu des entretiens au sujet de l'immigration clandestine, les questions sécuritaires et la sécurisation du groupe pétrolier ENI activant en Libye. Aussi, lui a-t-on suggéré d'affronter ses éventuels adversaires "politiquement", ce qui lui ouvre naturellement la route vers sa conversion. Selon les observateurs, les Italiens ont réussi, à travers cette visite et les échanges avec Haftar, à instaurer un équilibre entre les forces libyennes de telle sorte à mettre toutes les parties libyennes en égalité. Une assurance pour la réussite de la mise en œuvre de la feuille de route de Ghassan Salam, représentant du secrétaire général de l'ONU pour la Libye. A-t-il d'ailleurs bien signifié, dans son discours à l'ouverture des travaux de la rencontre de Tunis, qu'un accord entre toutes les parties libyennes "est la clé pour pouvoir organiser des élections législatives et la présidentielle ainsi que la réconciliation globale entre tous les Libyens, y compris les milices". Le diplomate libanais paraît plutôt bien optimiste qu'il a annoncé la possibilité de tenir les deux scrutins le mois de juillet 2018. "Nous seront bien préparés pour cette échéance", a-t-il affirmé. Bien entendu, Ghassan insistera sur le rôle assigné aux Libyens, représentants du Conseil présidentiel et du Parlement de Tobrouk, dans le cadre de la révision de l'accord de Skhirat, pour atteindre cet objectif, rappelant au passage que c'est leur vœu de jouer "le principal rôle" afin d'éviter "les interférences étrangères" dans cette démarche de réconciliation nationale. Par ailleurs, dans le cadre de ces mêmes efforts pour le règlement de la crise libyenne, le chef du gouvernement et du Conseil présidentiel, Al Sarraj, a donné son accord pour rencontrer encore une fois, le maréchal Haftar, à Moscou. Cependant, selon le journal russe Izvestia, qui rapporte l'information de source diplomatique, aucune date précise n'a encore été fixée pour ce rendez-vous. Si a priori un accord entre les deux camps commence à prendre forme, avec, comme prévu, une redistribution des rôles dans les structures de l'Etat, dont la séparation du pouvoir exécutif du Conseil présidentiel, reste à régler la question de l'intégration dans le processus des Kadhafistes représentés par Seif El Islam Kadhafi et des milices. Même si l'ONU et son représentant pour la Libye ont ouvert une brèche pour l'implication de ces deux composantes disposées à intégrer le processus politique, malgré quelques résistances internes. Cependant, malgré ces résistances, notamment de la part des islamistes, ces deux composantes pourraient, avec l'appui international, participer au jeu politique pour Seif El Islam et intégrer les forces militaires "pour bâtir une armée forte et unie pour combattre les groupes terroristes", selon l'appel d'Al Sarraj. Les autorités libyennes disposent de suffisamment de temps pour entreprendre une démarche dans le sens de cette option avant la date des élections, l'été prochain. Djilali B.